Jean Fermis (parfois orthographié Fernis) fut nommé secrétaire de la Chambre syndicale autonome des ouvriers coiffeurs, posticheurs et similaires, formée par le groupe anarchiste de Bordeaux en février 1925 dont le bureau comprenait également Albert Combes (secrétaire adjoint), Henri Delpech (trésorier), Anselme Brechoteau (archiviste). Fermis était le seul à être inscrit au contrôle des anarchistes. Une réunion des syndicats autonomes convoquée par voie d’affiches ne rassembla, le 22 mars suivant que six personnes. Le 1er juillet 1926 il avait été nommé secrétaire du syndicat autonome des coiffeurs aux cités de François Latour (secrétaire adjoint).
A l’été 1926, il fut poursuivi par les tribunaux pour « coups et blessures » à Bordeaux le 28 juin 1925 contre un conseiller municipal et secrétaire de l’union confédérée CGT. Il était à cette époque membre du groupe local de l’Union anarchiste (UA).
Les 18-19 septembre 1926, il fut le délégué de Bordeaux au premier congrès de la Fédération des coiffeurs autonomes tenu à Paris.
Le 10 décembre 1926 il présida le meeting tenu à l’Athénée municipal par le groupe libertaire communiste de Bordeaux pour protester contre la demande d’extradition de Durruti, Jover et Ascaso.
Le 7 avril 1927, les syndicats autonomes de Bordeaux se réunissaient pour former une nouvelle union syndicale révolutionnaire qui adhérerait à la CGTSR concurrente de la CGTU et de la CGT réformiste. Au cours de la réunion qui groupait une vingtaine de personnes, la dissolution des syndicats autonomes et la fondation d’une union des syndicats révolutionnaires furent décidées. Le bureau du nouveau groupement comprenait cinq membres : Fermis, des coiffeurs ; Edouard Bourrousse, électricien ; Jean Roux, du Bâtiment et deux autres personnes « non encore identifiées » (rapport du 8 avril 1927). L’année suivante il était membre de la commission de contrôle et délégué à la propagande du bureau de l’union locale de la CGTSR.
A partir de 1928, avec Laigneau et A. Lapeyre, il fut le correspondant local de La Voix libertaire, l’organe de l’Association des Fédéralistes anarchistes (AFA). Fin 1928 il dut subir une opération des intestins le privant de pouvoir travailler ; un soutien financier avait été confié au compagnon Nelson pour lui venir en aide.
Il fut en 1929 l’objet d’une campagne de diffamation menée par des communistes le traitant de “policier, agent de la mairie, à la solde du patronat”. Fermis, dans une lettre ouverte adressée au secrétaire du syndicat CGTU des coiffeurs de Bordeaux demanda alors la constitution d’un jury d’honneur composé de deux unitaires, deux confédérés et deux autonomes pour le laver de ces insultes. Il y écrivait notamment : « Camarades… il est inadmissible que des militants honnêtes soient trainés dans la boue par cet individu qui, au lieu de répondre idéologie à idéologie, répond par des mensonges et des provocations vis çà vis de camarades autonomes. Fier de mon idéal syndicaliste, fier d’appartenir à cette jeune organisation qui est notre union locale et notre 3e CGT, je n’ai rien à redouter de nos adversaires. Et que nous sommes de ceux qui poursuivons inlassablement notre mission qui nous fut confiée lors de notre congrès de Lyon 1928, c’est à dire de faire comprendre aux travailleurs de notre ville qu’ils n’ont rien à attendre de la politique, mais à tout attendre du syndicalisme”.
En 1930 il était aux cotés de Lafitte le secrétaire de la Chambre syndicale des ouvriers coiffeurs, posticheurs et similaires autonomes de Bordeaux, adhérente à la CGTSR. Mais début 1930, après avoir été mis en cause par certains compagnons, il démissionnait.
Les 6-8 mars 1931 il fut délégué au 3e congrès de la CGTSR.
Marié à Bordeaux le 21 octobre 1920, Fermis mourut au Bouscat le 24 février 1967.