Dictionnaire international des militants anarchistes
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BAHONNEAU, André
Né le 10 mars 1848 à Trélazé (Maine-et-Loire) - mort le 19 avril 1918 - Ouvrier ardoisier - AIA - CGT - Trélazé (Maine-et-Loire)
Article mis en ligne le 8 mai 2007
dernière modification le 22 février 2024

par R.D.

Ouvrier fendeur d’ardoises à Trélazé, André Bahonneau a été le secrétaire général de la Bourse du Travail d’Angers (1906-1908) et le fondateur et premier secrétaire général de l’Union départementale des syndicats de Maine-et-Loire (1913-1918).

Ouvrier fendeur à la carrière des Petits-Carreaux, puis à la Grand’Maison, sergent de mobiles en 1870-1871, André Bahonneau créa, en février 1880, une « Chambre syndicale des ouvriers des ardoisières d’Angers », dont il devint le président : mais cette chambre syndicale, non autorisée par la préfecture, fut seulement tolérée et eut peu de rayonnement.
En 1884, avec son ami Ludovic Ménard ouvrier fendeur comme lui, il fut l’un des fondateurs de la section angevine de la « Fédération des Travailleurs socialistes » ; en octobre de la même année, il représenta cette section au congrès national de la fédération, à Rennes.

En 1889, il fut gagné aux idées anarchistes, en même temps que Ménard, par le compagnon Joseph Tortelier venu à Trélazé ; de ce fait, il fut très surveillé par la police entre 1892 et 1895 ; à partir de 1890, sous l’influence de ces idées anarchistes, il se consacra entièrement avec Ménard à l’action syndicale.
En décembre 1890, il participa à la réorganisation, sous le bénéfice de la loi de 1884, du syndicat des ardoisiers de Trélazé ; à partir de 1902 (date de l’inscription de ce syndicat à la Bourse du Travail d’Angers), il le représenta très souvent aux réunions de la Bourse ; en septembre 1904, au 8e congrès de la CGT tenu à Bourges, il siégea comme délégué de la fédération nationale des Ardoisiers, qui venait de se créer et d’adhérer à la CGT (août 1904).

Le 20 août 1896 il avait présidé la conférence tenue à Trélazé par Broussouloux qui avait réuni plusieurs centaines de personnes et où Broussouloux avait notamment rendu compte de son mandat au congrès socialiste international de Londres où il avait été le délégué des ouvriers ardoisiers.

Bahonneau, qu était également membre de l’Association internationale antimilitariste (AIA) et des groupes libertaires, tout en tenant en grande estime L. Ménard, appuya fortement au début des années 1900 les partisans de l’action directe au synidcat des ardoisiers, trouvant parfois Ménard “trop apathique et d’allure trop bourgeoise”.

Les 14-16 juillet 1905, il fut le délégué des sections de Misengrain, Trélazé et Saint-Nazaire au congrès de l’AIA tenu à Saint-Étienne.

En mars 1906, remplaçant J. Bédouet, il fut élu secrétaire général de la Bourse du Travail d’Angers (ses appointements seront de 1 200 f par an en 1911) : sous son impulsion, celle-ci (créée en 1892, mais dont l’activité était jusque-là limitée) allait connaître un grand rayonnement et une grande combativité ; en octobre 1906, au 10e congrès tenu à Marseille. Bahonneau s’intéressa aux problèmes syndicaux des ouvriers ruraux et représenta le syndicat des ouvriers jardiniers d’Angers au 11e congrès national de la CGT, Toulouse, octobre 1910. Il fut à cette époque le responsable à Angers du Comité de défense sociale (CDS) et le secrétaire de la Jeunesse syndicaliste.

En juillet 1913, en conformité des décisions de la CGT (congrès du Havre, auquel il avait assisté en octobre 1912), il ébaucha la constitution d’une Union départementale des syndicats de Maine-et-Loire ; le 5 mars 1914, à Cholet, il fut confirmé officiellement comme secrétaire général de la nouvelle Union départementale, lors de son congrès constitutif, auquel participèrent trente-trois syndicats. Il le resta jusqu’à sa mort survenue à Angers le 19 avril 1918 à l’âge de soixante-dix ans.

Pendant la guerre, il avait, selon l’instituteur Louis Bouët, été proche de la majorité confédérale ralliée à l’Union sacrée : “J’étais délégué à la Conférence confédérale du 15 août 1915, au titre de délégué suppléant de l’Union des syndicats de Maine-et-Loire, en désaccord pour la prmière fois avec le délégué titulaire, Bahonneau, secrétaire de l’Union, influencé par Jouhaux qui venait souvent à Angers-Trélazé” (cf. A. Rosmer).

Énergique et intègre, André Bahonneau et son ami Ludovic Ménard furent les deux grands militants syndicalistes angevins d’avant 1914.


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