Fils de Robert Hais, cheminot, et de Jacqueline Hébert son épouse, employée en pharmacie, Jacques Hais poursuivit ses études jusqu’en terminale G2 mais sans obtenir le Bac. Titulaire du BEPC, il entra à la SNCF le 4 octobre 1976 comme agent d’exploitation bureau (AEBU) en gare de Rouen Rive-Droite, où il travailla à la vente des billets jusqu’à la fin 1979. Ayant passé l’examen de commis-marchandises, il fut ensuite affecté, dans cette même gare, au centre de taxation, à la caisse principale et au centre comptable, de janvier 1980 à juillet 1995, puis il fut affecté au centre fret de Sotteville-lès-Rouen jusqu’à septembre 2001.
Après sa réussite à l’examen d’accès à la maîtrise de la fonction Ressources Humaines, il fut nommé technicien administratif (TAD) sur la région de Paris-Saint-Lazare en octobre 2001 ; il prit sa retraite, au grade de cadre administratif en novembre 2011. Entre temps, il fut Délégué du Personnel Maitrise puis Cadre.
Jacques Hais adhéra à la CFDT en avril 1977 et devint en 1978 le secrétaire de la section syndicale de la Circonscription Exploitation de Rouen. Il était élu au conseil de l’Union locale CFDT de Rouen. En octobre 1983, il devint secrétaire du syndicat des cheminots CFDT de Rouen. A partir de cette période, et jusqu’en 1995, il participa aux activités du groupe technique national (GTN) Transport et Commercial de la fédération. Il fut élu délégué du personnel lors des élections professionnelles de 1981, mandat qui lui fut renouvelé durant toute la période où il était à Rouen. De 1985 à 2001, il siégea comité d’entreprise régional CER) de Rouen.
Jacques Hais participa activement à un collectif (les unitaires à la base) composé de militants CGT, CFDT et de non syndiqués qui publiait le journal Rail bol dans les années 1980 ; outre son aspect unitaire, ce collectif mettait en avant la question des assemblées générales et de la coordination des luttes ; Jacques Hais prolongea cet engagement, notamment en animant le comité de grève la gare de Rouen Rive-Droite ainsi que le comité de liaison de l’agglomération rouennaise, mis en place lors de la grève de décembre 1986 — janvier 1987. Il en fut de même lors de la grève de 1995.
Engagé dans la solidarité syndicale internationale, Jacques Hais prit part aux comités de soutien à Solidarnosc en 1980, aux mineurs britanniques en grève (il était l’un des six membres du collectif des cheminots qui ont amené à Bold une camionnette de vêtements, fin mars 1985), aux Kanaks à partir de 1985, aux syndicalistes des Pays de l’Est (il fit partie de la délégation qui remit 40 wagons remplis d’aide alimentaires vestimentaires et médicales à Bucarest, fin 1989).
Au plan interprofessionnel, il s’engagea dans les activités d’Agir ensemble contre le chômage (AC !), de Droit au logement (DAL), de Ras l’front, du Rassemblement national pour la vérité sur les accidents à l’armée (RNVAA), des collectifs de soutien aux Sans-papiers.
En janvier 1996, il fit partie des créateurs et créatrices de SUD-Rail à Rouen, et il fut le premier secrétaire du syndicat régional (SUD Cheminot puis SUD-Rail) de Normandie, de 1996 à 2001. En retraite, il était toujours membre de SUD-Rail et animait des formations syndicales à Rouen ; il était par ailleurs trésorier de l’Union départementale interprofessionnelle des retraités Solidaires (UDIRS) de Normandie.
A la suite de la grève de 1986/1987, avec plusieurs copains (Jean-Michel Dauvel, Pascal Dauvel, Yvon Miossec), Jacques Hais créa un collectif UTCL (Union des travailleurs communistes libertaires) sur Rouen, qui devint collectif AL (Alternative libertaire) en 1991.
Depuis 2016, Jacques Hais est membre d’une association qui aide les personnes en difficultés à passer leur permis de conduire.
D’un premier mariage en 1976, il eut deux enfants : Sabrina, née en 1978 ; Cyril, né en 1980. Divorcé en 1983, il vécut à partir de 1985 avec Christine Lhernault, militante CFDT puis SUD-Rail ; ils eurent un fils, Benjamin, né en 1988 et se marièrent en 2011.
Jacques Hais est issu d’une famille de cheminots : son père, ses deux oncles, ses deux grands-pères et un de ses arrières grands-pères étaient cheminots ; tout comme ses trois enfants (membres de SUD-Rail). Les parents de Jacques Hais étaient membres du Parti socialiste, sa mère fut militante CGT puis CFDT. Jacques Hais est le neveu d’Alexandre Hébert et le cousin de Patrick Hébert, permanents de FO en Loire-Atlantique et responsables du POI (Parti ouvrier internationaliste).
Œuvre : Jacques Hais in La grève des cheminots 1986/87 vue de l’agglomération rouennaise ; une expérience d’auto-organisation, Les Utopiques, n°3, septembre 2016.