Dictionnaire international des militants anarchistes
Slogan du site
Descriptif du site
BIANCHI, Osvaldo
Né le 7 août 1882 à San Giovanni Valdarno - mort le 20 juillet 1974 - Mineur ; boucher - UAI – Toscane
Article mis en ligne le 2 octobre 2023
dernière modification le 14 décembre 2023

par R.D.

Osvaldo Bianchiest né à San Giovanni Valdarno (Arezzo) le 7 août 1892 de Decimo et Carolina Scheggi. Depuis qu’il est petit, il travaille dans la boucherie familiale, au centre de la ville. Appelé aux armes avec sa classe en 1912, il est libéréaprès six ans, un diplôme d’officier et avoir reçula décoration de guerre.

En 1919, il fut embauché dans les forges locales comme ouvrier et c’est à cette époque que remonte son engagement militant dans l’Union Anarchiste Valdarnaise (uav), une entité territoriale composée de divers groupes dont il devint bientôt secrétaire. "Bien qu’il ait une culture et une intelligence limitées, ayant fréquenté la quatrième année de l’école primaire - selonla police - il jouit d’un ascendant parmi ses camarades et parmi les masses travailleuses, se faisant remarquer par son activité organisationnelle et sa propagande, car aussi incapable d’organiser des conférences et des rassemblements de rue. Craint pour son tempérament et l’intransigeance de ses principes anarchistes. Participe activement aux manifestations subversives de l’époque."
Avec les métallurgistes du Valdarno, il soutient Attilio Sassi et les mineurs de l’USI dans la lutte pour la journée de six heures et demie. La très longue grève de 1919 (onze semaines) restera dans les annales des réalisations syndicales. « Contre les requins d’Ilva et Mineraria » et surtout « pour des conditions de travail plus humaines » la mobilisation ouvrière est engagée, la solidarité de la population est totale. Pendant ce temps, les grèves, les rassemblements pro-russes et hongrois et les soulèvements de la Biennale rouge créent partout un climat de grandes attentes. Dans le Valdarno, le mouvement général se confond avec le mouvement syndical et prend des connotations insurrectionnelles.

Au cours de l’année 1920, Biancchiparticipa à plusieurs reprises à des manifestations publiques et à des conférences syndicales pour apporter la solidarité aux métallurgistes occupant les usines. C’est dans cette phase de guérilla de classe effrénée qu’arrive à Valdarno le tragique 23 mars 1921. L’événement de fond se déroule à San Giovanni où une armurerie est attaquée et cambriolée. Une voiture fasciste venant de Florence est touchée par "des tirs croisés de fusils, de revolvers et de grenades à main depuis les fenêtres et les portes". Les barricades sont enlevées par les chemises noires qui « aident la force publique ».
L’écho de ces événements agit comme un détonateur pour le bassin minier voisin de Castelnuovo. Un groupe de mineurs fait une descente dans les bureaux de la Mineraria, occupe le standard téléphonique et met le feu à la direction. Des coups de revolver et deux grenades à main explosent. Un ingénieur est abattu et le directeur ainsi que quelques employés sont blessés. Le directeur lui-même dira avoir remarqué B. « parmi les plus furieux » et décidé de refuser toute invitation au calme. Et en effet, il lui attribua la phrase : « Quand nos coopératives brûlent, vous en profitez. »
Quelques jours après l’événement, l’autorité judiciaire exposait déjà ses certitudes : « Atteints par des preuves vraiment accablantes et méritant la plus profonde exécration, Bianchi Osvaldo, Bindi Giovanni et Priam sont identifiés, en raison de la brutalité de leurs actes et de la méchanceté de leur conscience, Pizzetti Primo et son fils Armando, Francini Dante, Gaggi Otello, Lubrani Ernesto, Meozzi Vittorio, Operi Bruno ; Caselli Eugenio, Perini Quintilio, Renzini Dario, Mini Angelo, Della Lucilla Angiolo, Fratini Settimio, Ciarpaglini Giovanni, Fusini Pietro, Gatteschi Dante, Lecchi Alfredo, Aiacci Terzilio, Bigiandi Priamo, Carapelli Emilio et Pericoli Giulia veuve Innocenti. Ils ont pris part à toute l’action et ne sont repartis qu’une fois le massacre terminé. » Il ressort également des enquêtes policières que de nombreuses équipes armées avaient été constituées, composées chacune de quatre unités, actives dans toute la zone et coordonnées par Bianchi, Olinto Losi et Destino Batelli, tour à tour en contact avec un "centre" secret. à Florence dirigé par l’anarchiste Domenico Aratari. L’« expert en bombes » du groupe serait certainement Sardi Silvio, gardien des bombes et des tubes de gélatine. Le commissaire local du PS rendra compte au cours du procès du contenu des réunions tenues "en grand secret" à la Casa del Popolo par les subversifs dans le but de récolter des fonds pour l’achat d’armes.
En réalité, l’accusation n’est pas prouvée et l’avocat de la défense Giovanni Droandi démontrera que son client n’a fait que des souscriptions pro-Umanità Nova. De nombreux "subversifs" en fuite s’étaintdirigés vers la République de Saint-Marin.

Deux semaines après les événements tragiques de Castelnuovo, les carabiniers interceptent une lettre d’Otello Gaggi, déjà réfugié dans les frontières du petit État, qui tentait de contacter les membres de la famille du secrétaire de l’UAV. C’est ainsi que Bianchifut arrêté au col des Apennins à Badia Tedalda alors que, avec l’aide des anarchistes d’Arezzo Alfredo Melani et Ruggero Turchini, il avait presque atteint son objectif. Interrogé, il nia catégoriquement toute faute concernant l’incendie de la direction de la mine, les blessures diverses et la mort de l’ingénieur. Il admit seulement avoir participé au raid sur le bâtiment dans le seul but d’obtenir des armes pour se défendre contre l’éventuelle arrivée des fascistes dans la mine, pour ensuite retourner à San Giovanni pour faire face à l’attaque en cours des Chemises noires contre les locaux des travailleurs.

Dans les casernes et les commissariats de Valdarno, au lendemain des événements, les personnes arrêtées ont été interrogées en utilisant le système de torture et de torture. Lors du procès, presque tous les accusés dénonceront courageusement les mauvais traitements qu’ils ont subis et les aveux arrachés de force. Rares étaient ceux qui avaient réussi à échapper aux coups du commissaire et aux passages à tabac des carabiniers. B., considéré comme l’un des instigateurs de la révolte, se souvient que "à force de coups ils m’ont fait dire ce qui leur convenait et m’ont dit de le confirmer aussi devant le juge sinon ils m’auraient donné plus". F.S. Merlino, avocat d’un grand groupe d’accusés, dénonce énergiquement - mais en vain - les violences répétées perpétrées par les policiers, protestant "au nom de la civilisation, de l’humanité et de la justice contre de tels abus et crimes". Le procès des 75 "jugeables" des "soulèvements révolutionnaires" du Valdarno eut lieu en 1923. Onze furent acquittés et cinquante-cinq furent reconnus coupables, dont certains furent condamnés à trente ans de prison. B. (défini dans les chroniques judiciaires comme une « âme damnée ») a été condamné à une peine de 30 ans de prison en plus des peines complémentaires pour meurtre, meurtre raté, complicité, complicité, etc. Libéré de prison suite à l’amnistie, il revient à San Giovanni en novembre 1932, travaillant dans la boucherie tenue par son frère Bruno. Inscrit sur la liste des personnes devant être arrêtées dans certaines circonstances, il a été surveillé en permanence par la police pendant toute la décennie qui a suivi son retour. Il continue néanmoins d’entretenir des contacts avec le milieu subversif antifasciste dispersé. Les événements espagnols, caractérisés par un épilogue tragique et sanglant au sein des forces antifascistes elles-mêmes, marqueront le point de non-retour et la rupture définitive des relations entre anarchistes et communistes. Cela se produit même dans les régions, comme le Valdarno, où le parti communiste s’est implanté, se greffant fermement sur les traditions libertaires et subversives préexistantes. Dans le climat de méfiance totale, et avec un mouvement libertaire désormais réduit en rangs, des tentatives seront encore faites pour établir des relations de collaboration dans la résistance, au sein du CLN local. Par exemple, à Cavriglia et à San Giovanni – en raison du succès populaire, pour donner du prestige à ces organisations – il est nécessaire d’inclure de prestigieux représentants anarchistes et communistes-libertaires. B. en fait partie et son rôle est bien documenté dans les rapports officiels sur les activités partisanes. « Pour des raisons d’opportunité géographique, le CLN de San Giovanni Valdarno a toujours maintenu des contacts réguliers avec le ctln de Florence. En effet, le 18 septembre 1943, le CLN de San Giovanni fut créé au monastère de Monte-Carlo. Pour la première fois, des hommes des tendances les plus opposées se sont retrouvés réunis dans un silence cloîtré, comme le libertaire Osvaldo Bianchi, l’actionnaire Isidori, les communistes Rosseti et Gragnoli, les démocrates-chrétiens Bigi et [Aldo] Bianchi, et d’autres. C’est à cette occasion que le prof. adj. Carlo Furno, membre du CTLN de Florence, a lancé le mot d’ordre d’une lutte totale contre le fascisme nazi". Après la guerre, B. se retira dans la vie privée. Il meurt à San Giovanni Valdarno le 20 juillet 1974. (G. Sacchetti)

En 1920 Osvaldo Bianchiétait le secrétaire de l’Union anarchiste Valdarnese (Arezzo). Alors qu’il s’était rendu à Castelnuovo pour y distribuer des billets de loterie en faveur de Umanità nova et des victimes politiques, il se trouva mêlé à un violent affrontement entre les ouvriers de la région et des groupes fascistes Un fasciste fut tué et deux autres blessés, puis les ouvriers étaient allés incendier le siège de la compagnie des mines qui avait fait venir les fascistes. Biancchi fut arrêté et accusé d’avoir été l’organisateur de la révolte, ce qu lui valut d’être condamné à 30 ans.

Après la chute du fascisme à l’été 1943, il avait été nommémembre du Comité natioal de libération (CLN) d’Arezzo.


Dans la même rubrique

BLAYA, José
le 10 mars 2024
par R.D.
BLAZQUEZ PASCUAL, Francisco
le 10 mars 2024
par R.D.
BLAZQUEZ PASCUAL, Carlos
le 10 mars 2024
par R.D.
BLASCO, Eusebio « JACQUES »
le 21 février 2024
par R.D.
BINIMELIS CASTELL, Gabriel
le 21 février 2024
par R.D.