Engagé volontaire pour la durée de la guerre en juillet 1918, Eugène Perrin avait été renvoyé dans ses foyers en novembre 1918, en attendant le départ de sa classe. Appelé par la suite, Perrin avait été libéré de ses obligations militaires en mai 1922.
Membre du groupe du XVIIIe arrondissement de l’ancien Parti communiste, jusqu’à sa dissolution en mai 1921, Perrin avait adhéré, à son retour du régiment, au groupe anarchiste des XVIIe et XVIIIe arrondissements.
Le 29 août 1922, au cours de la grève générale de 24 heures, décidée par la CGTU, il avait été arrêté pour entrave à la liberté du travail, à l’issue d’un meeting tenu rue de la Grange-aux-Belles, alors qu’il se trouvait parmi un groupe de grévistes qui tentaient de renverser des voitures et de briser les vitres des tramways. Conduit au commissariat de police de la place du Combat, il fut trouvé porteur de boulets de charbon qu’il reconnut avoir ramassé « dans le but de se défendre. » Il nia toutefois s’être livré à des violences.
Pour ces faits, il avait été condamné le 21 septembre 1922 à 3 mois de prison par la 11e chambre du tribunal correctionnel. Il purgea sa peine à la prison de la Santé.
En 1923 il avait participé en 1923 à l’emprunt pour Le Libertaire quotidien.
Le 30 octobre 1925, il fut condamné par la 11e chambre du tribunal correctionnel à 2 mois de prison pour vol.
Participant aux diverses manifestations organisées par la Fédération anarchiste de la région parisienne, il avait assisté au congrès d’Amiens de l’Union anarchiste, tenu les 12, 13 et 14 août 1928.
Il était membre de la Ligue des réfractaires à toutes les guerres et fréquentait plus particulièrement les dissidents de l’Union anarchiste communiste révolutionnaire, de la tendance Sébastien Faure.
Le 27 juillet 1931, Perrin avait été appréhendé au cours d’une opération de police à Vigneux (Essonne) où se tenait une assemblée générale de la Fédération anarchiste de langue espagnole de la Seine. Il avait été relâché, après vérification de son identité.
Son domicile, 89 rue des poissonniers à Paris 18e, figurait en 1935 sur la liste de vérification de domiciles d’anarchistes en région parisienne.
Mobilisé au début de 1940, il n’avait pas été fait prisonnier. Depuis son retour de l’armée en août 1940, Perrin quitta son domicile 89 rue des Poissonniers, sans faire connaître où il se rendait. Il déménagea clandestinement, emportant ses affaires par petits paquets et sans donner congé de la chambre dont il était locataire. Il était sans travail et laissait une dette de deux années de loyer.
Plombier-couvreur, il était inscrit au fonds de chômage du XVIIIe arrondissement. Il en fut radié le 23 janvier 1941, par suite d’un refus d’emploi. Il ne donna pas sa nouvelle adresse à ce service, ni à celui des cartes d’alimentation.
Le 8 février 1941 à Paris (XXe arr.) il épousa Yvonne, Marguerite Petit. Ils n’eurent pas d’enfants.
Depuis juillet 1941, il était domicilié 5 rue des Roses à Paris (XVIIIe arr.).
Au début de 1942, étant au chômage, il partit volontairement en Allemagne, d’où il était revenu fin mai 1942.
En 1946 il demeurait rue des Roses (XVIIIe) et figurait toujours sur les listes de domiciles à surveiller.
En juin 1948, il avait fait parvenir la somme de 656 francs au journalLe Libertaire, pour l’envoi de deux exemplaires du livre Autour d’une vie de Kropotkine. Depuis lors, il ne s’était plus manifesté et sur la pression de sa femme, qui ne partageait pas ses idées et menaçait de le quitter, il ne s’occupa plus de politique.