Dictionnaire international des militants anarchistes
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DOSSENA, Franco [LONGHI, Francesco dit]
Né le 8 octobre (ou le 4 février ?) 1974 à Lodi (Milan) (ou vers 1877 à Locarno (Suisse) ? - Menuisier ; voyageur de commerce – Italie - Paris - Barcelone - Suisse – Aiglemont (Ardennes)
Article mis en ligne le 30 mai 2020
dernière modification le 11 avril 2024

par Dominique Petit, R.D.
Franco Dossena (?)

Fils de Francisco et de Maria Fiori, Franisco Longhi dit Dossena était né selon les sources Le 3 décembre 1874 à Lodi (police italienne) ou le 4 février et 8 octobre 1874 (police française) à Locarno (Suisse).
Selon le Ministère de l’intérieur italien, il était le fils d’un riche industriel et avait fait des études de commerce qu’il n’avait pas terminées et avait professé des idées anarchistes, raison pour laquelle il étaiit parti à l’étranger.

Il avait été signalé fin 1899 comme disparu du département de la Seine puis de résidence inconnue en 1900. Il aurait résidé depuis février 1900 à Paris, rue de la Smala, sous le nom de Bernard Louis François Longhi. Il avait été licencié par son patron pour ne pas avoir travaillé le jour de l’assassinat du roi Umberto par Bresci "en signe de réjouissance".
Fin septembre 1900 la police signalait son départ de Paris à bicyclette - louée en juilllet - à destination de Barcelone où en octobre la police espagnolle n’avait pu le localiser. Selon l’envoyé spécial du Ministère de l’intérieur à Barcelone "il ne serait, du reste, pas impossible que, n’ayant pu introduire en franchise douanière la bicyclette qu’il possédait - ces objets paient des fraits très élevés - il ait renoncé, pour le moment à se rendre en Espagne" (cf. rapport du 20 octobre 1900). Toutefois, quelques seamines plus tard, l’envoyé spécial confirmait la présence à Barcelone où il avait reçu des courriers en rovenance de Paris et de New York à la poste restante où, se sentant surveillé, il n’était pas venu chercher certaines de ses lettres et avait disparu de la ville. A cette même époque il était qualifié comme "anarchiste très dangereux" par la police italienne.
En dé"cembre 190 il avait été inscrit à l’Eat rose M des anarchistes étrangers (n°13).

C’est le 26 octobre 1903, que Franco Dossena, venant d’Espagne, arrivait à la gare de Charleville-Mézières (Rdennes) où il était accueilli par Fortuné Henry et quelques anarchistes de Nouzon (Ardennes).
La police la qualifiait d’anarchiste italien.
Dossena demeurait chez Maudière à Nouzon et à Aiglemont chez Henry (qui venait de s’installer au lieu-dit Gesly) où il aurait séjourné pendant huit jours. Il était chargé de remettre 2.000 francs à Fortuné Henry. Début novembre, il quittait les Ardennes.
Au même moment Fortuné partit aussi, pour aller faire des conférences à Paris. Il semble probable, selon un rapport du commissaire de Nouzon, qu’ils soient partis ensemble. Dossena manifestait l’intention de revenir habiter à Aiglemont, dès qu’il serait revenu d’Espagne où il avait une affaire à régler avec un ancien patron.

Dossena était un homme mesurant 1m 80, élancé, très brun avec une forte moustache noire, selon le rapport du commissaire de Nouzon.

Au mois de novembre 1903, Dossena était à Bauen, dans le canton d’Uri en Suisse d’où il expédiait un wagon de bois. Fortuné et Dossena devaient revenir à Aiglemont du 15 au 17 décembre, pour réceptionner la marchandise. La wagon de bois avait été expédié à l’adresse d’Isidore Guillemin dit Guillemin-Remy, conseiller municipal d’Aiglemont. Le wagon arrivait à la gare de Charleville mais comme les anarchistes nouzonnais n’avaient pas l’argent pour prendre livraison, il télégraphièrent à Dossena le 14 décembre d’envoyer 500 francs.
Le 20 décembre, Fortuné Henry et Dossena étaient à Nouzon : Fortuné logeait chez Maudière et Dossena à l’Hôtel de la Poste où il s’était déclaré comme voyageur de commerce. Tous deux se rendaient le lendemain à Aiglemont à l’emplacement où se trouvait la maison en construction, premier bâtiment de la future colonie.
A Nouzon, Dossena évitait la salle commune à l’hôtel, le matin, il prenait un repas et partait avec Fortuné qui venait le chercher. Le soir, il rentrait assez tard et allait tout de suite dans sa chambre.
Tout l’hiver se passa en constructions, Dossena - qui en janvier 1904 avait été rayé de l’Etat vert des anarchistes disparus - avec sa connaissance approfondie de la menuiserie était d’un concours essentiel.
Il participa à la construction de la première maison d’habitation en pisé et grâce à lui, deux hangars l’un pour les remisages, l’autre pour la forge furent terminés au printemps 1904.
En juin 1905, il était toujours à Aiglemont, qualifié de « piémontais » par le journaliste du Temps, « il était en subsistance chez un camarade Nouzon, où il venait de subir une opération chirurgicale ». Dès le mois de mai il avait été signalé à Nouzon chez le maçon Léon Fernand et marchait alors "à l’aide d’un bâton" après, semble-t-il, avaoir été amputé d’un doigt de pied.

A l’automne 1905 il aurait quitté Charleville à destination de Paris. En mars 1906 il avait loué par acte notarié des parcelles de terrain, près de Lausanne, avec la caution du réfractaire français le maçon Louis Voisin. Son arrivée à Lausanne était signalée début juin. Tous deux avaient l’intention d’y développer une culture maraîchère et d’y fonderune colonie communiste anarchiste à laquelle aurait également participé Augustine Vigneron (voir ce nom).

Au recensement de 1906, il ne figurait plus parmi les membres de la colonie.


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