Née dans une famille nombreuse d’origine italienne — son père était forgeron — Inés Güida avait étudié le piano dès l’enfance et après avoir été diplômée avait été nommée professeur de musique dans l’enseignement secondaire.
Dès son adolescence, et malgré l’opposition familiale, Inés Güida surnommée La Negra et sa sœur Irma participaient à des réunions anarchistes avec notamment le jeune Fernandez Correa et Valentin Martinez. Parallèlement elle aidait aux travaux scolaires de se frères et sœurs — Queco, Ofelia, Queca et La Pora — et donnait des leçons d’espagnol dans les cours du soir. Elle travaillait au lycée Vazquez Acevedo dont elle sera nommée directrice. Elle amena plusieurs de ses élèves à adhérer à l’anarchisme.
Mariée au compagnon Impemba, elle continua de militer avec lui pendant la difficile période de la dictature de Terra. Bibliothécaire au Centre de protection des chauffeurs, elle y développa également l’aide scolaire. Puis avec son compagnon, elle fondait une librairie sociale (rue Sierra) où lors de la guerre et la révolution espagnole, elle recevait de nombreux courriers, journaux et magazines.
A la fin des années 1930 elle avait collaboré à l’Université Populaire qui venait d’être créée et où les enseignants travaillaient gratuitement, mais qui dut cesser ses activités au bout de 3 ou 4 ans faute de fonds pour payer les loyers. Elle travailla aussi à L’Universidad del Trabajo et fit également partie de la Section féminine de l’enseignement secondaire où elle collabora avec la pédagogue Alicia Goyena et de l’Assemblée pédagogique consultative de l’enseignement secondaire avec laquelle elle participa à la réforme de l’éducation de 1963 (notamment à propos d l’instauration de cours de rattrapage pour les étudiants, et l’extension de l’enseignement de l’espagnol) préconisant un enseignement anti-autoritaire.
Dans les années 1970 et pendant les 12 années de la dictature, Inès Güida, dont le fils avait dû s’exiler, s’opposa jusqu’à sa retraite à l’intervention des militaire dans l’enseignement.
Après la chute de la dictature, elle rejoignit le groupe d’études et d’action libertaire (GEAL) animé notamment par Luce Fbbri, dont elle était une amie de longue date, et collaborait à son organe Opcion Libertaria (Montevideo) publié à partir de 1986.
Inés Güida, qui était l’auteure de nombreux poème qu’elle n’avait jamais consenti à publier, est décédée en 1999.