Dictionnaire international des militants anarchistes
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BURSUK, Nelia
Née en 1921 à Bernasconi (La Pampa) - Comptable - FACA –FORA - Charata & Buenos Aires
Article mis en ligne le 6 janvier 2020
dernière modification le 7 mars 2024

par R.D.
Nelia Bursuk (2005)

Nelia Bursuk était la fille de José Bursuk et Benita Kaplán et petite-fille de Wolf, le chef du clan, tous originaires de Bobrovsky (Roumanie ?), arrivés en Argentine au début du XXe siècle pour échapper aux pogroms de l’empire russe.

La famille s’installa à la colonie Narcisse Leven de Bernasconi (La Pampa) fondée en 1909 par la Jewish Colonization Company, une entreprise philanthropique créée par le baron Hirsch. Militants anarchistes les Bursuk y ouvrirent une librairie où ils diffusaient notamment la littérature anarchiste et les publications de l’École moderne de Francisco Ferrer.

Vers 1922, attirés par des offres de terre pour la culture du coton, la famille déménageait à Charata (Chaco) où elle s’installait avec cinq autres familles dans une ferme de cent hectares organisée en coopérative libertaire qui dans les années 1930 se dota d’une école, d’un hôpital et d’une société d’aide juive réunissant une centaine de familles. C’est là que Nelia avait appris le yiddish et l’espagnol à la lecture familiale de La Protesta puis du journal yiddish Dos Freie Wort (Buenos Aires, 1936-1975) auquel collaborèrent ses oncles Berishe et Meyer.

Avec sa mère et sa tante Taibe, elle participait à la ’troupe théâtrale Bursuk’ dirigée par Berishe et Mayer et qui organisait des représentations à la campagne et dans les localités voisines pour collecter de fonds au profit de la cause anarchiste. En 1934 un journaliste de la FORA indiquait qu’une de ces soirées à Charata avait réuni plus de 400 personnes.

En 1930, les Bursuk avaient fondè à Charata la Bibliothèque León Jazanovich, nommé en l’honneur du directeur du journal Brot un Ere (Pain et Honneur) qui avait dénoncé les abus de Fondation Hirsch – qualifiée de « philanthropie féodale. " et avait été déporté d’Argentine en 1910.

Nelia avec ses dix frères, ses cousins et amis avait aussi fondé une autre bibliothèque pour les jeunes appelée Brazo y cerebro qui, tous les quinze jours, organisait de soirées de lectures et études de textes littéraires et anarchistes. Elle fut à cette époque fortement influencée à la lecture des brochures de la série La Novela Ideal publiées en Espagne par F. Montseny et F. Urales.

En 1940, la famille quitta le Chaco et s’installa à Buenos Aires où Nelia commença à militer au groupe Juventud libertaria, adhérent à la Fédération anarchiste communiste argentine (FACA). Elle participait aux groupes théâtraux, à la diffusion de la propagande lors des cours nocturnes d’enseignement

Comme son père et son oncle Meyer Bursuk, elle participa également à l’Association Rationaliste juive (ARJ) - qui fut active en Argentine de 1916 à 1978 -, militait à la FORA et était en étroite relations avec la Bibliothèque populaire José Ingenieros. L’ARJ, influencée par les théories de F. Ferrer, regroupait diverses tendances et les polémiques du mouvement (individualistes, anarcho-syndicalistes, pacifistes tolstoiens…) et assumait la double exclusion en tant qu’anarchiste et juif. Nelia y enseignait en yiddish et y luttait contre la discrimination dont étaient l’objet les femmes.
À la mort de Gorodisky, directeur de l’ARJ, en 1976, les deux mille livres de la bibliothèque ont été donnés au Département des études anarchistes d’Argentine de l’Université de Tel Aviv.

Vers 1946, Nelia, lors d’un bal organisé par la FORA, avait rencontré son compagnon, Antonio Legaz Alvarez, un argentin qui avait vécu en Espagne depuis l’âge de 5 ans et avait combattu pendant la guerre et la révolution espagnole, dont elle aura deux filles : Maria Luisa (née à Buenos Aires le 30 décembre 1947) qui militera à la Fédération libertaire argentine (FLA) et Estrella Naomi (née le 7 avril 1950).

Dans les années 1950-1960 Nelia était membre de la rédaction de La Protesta dont Eduardo Colombo était le directeur.

Au début des annés 2010, Nelia Bursuk était toujours fidèle à ses idéaux d’intégration culturelle et féministe à partir de valeurs anarchistes.


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