Fils de Paul et de Rachel Cahen, Lucien Israël — qui n’avait aucun lien de parenté avec Léon Israël — avait, selon la police, « quitté ses parents dès on jeune âge pour vagabonder ». Toujours selon la police, en septembre 1898, il se serait rendu à Paris pour y rencontrer Matteoda, Durandin et E. Pouget, sans doute à propos de l’affaire Dreyfus. Le 30 octobre 1898 il participa à une réunion du groupe anarchiste de Nîmes (Gard) qui se cotisa pour lui porter secours car il était alors sans emploi.
L’année suivante il résida à Stains, puis en février 1900, insoumis au service militaire, il quittait la France pour se réfugier en Suisse, à Zürich où il fut hébergé dans les milieux anarchistes italiens. En avril, selon la police suisse, il partit pour Bâle puis Couvet (canton de Neuchâtel) « à pied, sans moyens d’existence et vêtu de haillons ». Il fut embauché quelque temps par un entrepreneur de Couvet avant d’être renvoyé au prétexte qu’il travaillait mal. Il serait alors revenu à Nice chez sa mère avant de repartir à Paris où reprit son militantisme et devint représentant de commerce. Il fut candidat abstentionniste lors des élections législatives de 1906.
En 1909 il vivait à Nice où il était en contact avec les anarchistes espagnols et italiens et était membre du groupe antimilitariste local, sans doute affilié à l’AIA.
Lucien Israël, qui avait épousé Marie Piat à Nice le 15 janvier 1914, fut maintenu au Carnet B lors de la révision de 1922. Il résidait alors 45 rue Bonaparte à Nice. Il est décédé à Nice le 14 février 1936.