Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

LUMET, Louis, Joseph

Né le 8 janvier 1870 à Issoudun (Indre) — mort en 1923 — Ecrivain — Paris
Article mis en ligne le 16 novembre 2018
dernière modification le 7 janvier 2025

par Marianne Enckell, R.D.

Louis Lumet vécut jeune à Issoudun (Indre) où ses parents dirigeaient une usine de mégisserie employant quinze à vingt ouvriers. Venu à Paris, il s’adonna « avec fièvre aux lettres, à l’amour et à la Sociale ».

Après avoir collaboré à la revue anarchisante de G. de la Salle, L’Art social (novembre 1891-février 1894) et participé au cénacle littéraire de la Montagne-Sainte-Geneviève avec Émile Janvion notamment, L. Lumet fonda, en 1895, avec J.-G. Prodhomme et Ch.-L. Philippe, une petite revue d’inspiration libertaire, L’Enclos, distribuée gratuitement et qui ne subsistait financièrement que de la contribution de ceux qui, satisfaits du contenu, éprouvaient le besoin de la soutenir ; 37 numéros parurent de 1895 à 1899. Le Supplément littéraire des Temps nouveaux publia des textes de lui. En 1895 il collabora également au Libertaire aux cotés de Zevaco, A. Rette et L. Tailhade entre autres. En 1896 il demeurait rue de l’annonciation à Passy.

À une date non précisée L. Lumet se fit admettre à la Chevalerie du Travail, sorte de franc-maçonnerie syndicale. Il tenta également plusieurs expériences de « Théâtre social », mais elles furent sans lendemain. Au printemps 1897, avec Philippe et Prodhomme il avait notamment fondé le Théâtre civique qui, outre la représentation dans les quartiers ouvriers « de pièces de révolte et d’enthousiasme », proposait des cours de comédie et de spectacle. Il demeurait à cette époque 7 rue de l’Annonciation.

En 1899, il apporta sa collaboration au Journal du Peuple, 6 février-3 décembre 1899, quotidien dirigé par S. Faure et destiné à rallier l’extrême-gauche libertaire à la cause dreyfusarde. Il donna des articles à plusieurs autres revues libertaires comme La Grève générale (1893-1895 puis 1899-1900), L’Effort (1896-1902), Le Libre (1897-1898).
En mars 1899 il avait été le fondateur de la Société des universités populaires qui le 9 octobre s’installa faubourg Saint-Antoine et sera à l’origine de la création de près de 120 universités populaires dès l’année suivante.

A lm’hiver 1900 il donna son adhésion au Groupe de Solidarité internationale et d’aide aux détenus.

En 1901, il fut l’un des fondateurs de L’Art pour tous, société liée aux Universités populaires qui organisait des visites de musées. Après avoir créé la revue éponyme L’Art pour tous (Paris, août 1903, seul numéro paru ?) dont Amédée Catonné était le secrétaire de rédaction, il évolua et suivit Gérault-Richard à La Petite République où il publia en feuilleton (1904) « Les Cahiers d’un congréganiste » et une sorte d’autobiographie « Le Chaos » qui fut ensuite édité. Louis Lumet, qui était franc-maçon, poursuivit son évolution et ses publications qui n’intéressent plus le mouvement ouvrier, d’inspiration libertaire ou non ; en 1914, il se rallia à l’union sacrée.
Il mourut en 1923, peu après s’être marié à Paris. Le Libertaire (8 décembre 1923) écrivit « Avec l’âge hélas ! Lumet perdit un peu de sa belle ardeur et finit par accepter un poste d’inspecteur aux Beaux-Arts. Cependant il resta un honnête homme ».

Œuvre : — Contre ce temps (Ed. de L’Enclos, 1896) ; — Conversation avec Idéa (1897) ; — Les Grands hommes, le dessin par les grands maîtres.


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