Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

ROBIN, Marcelin

Né à Lyon le 15 août 1859 — Ouvrier guimpier — Lyon (Rhône)
Article mis en ligne le 6 octobre 2018
dernière modification le 5 août 2024

par R.D.

Marcelin Robin avait été réformé du service militaire pour « faiblesse de constitution ». Il demeura 28 rue des Tables Claudenes puis 2 Place de la Croix Rousse. D’abord militant radical, il passa au socialisme, puis au socialisme révolutionnaire avant d’être fiché comme anarchiste.

Vers 1883 il avait été à l’origine de la formation de la chambre syndicale des ouvriers guimpiers.

Délégué avec Lombard de la chambre syndicale des guimpiers et de celle des ouvriers et ouvrières de la ville de Lyon au congrès constitutif de la Fédération nationale des syndicats (Lyon, 11-16 octobre 1886), il dénonça dans une intervention à la tribune et un rapport, non lu faute de temps, l’exploitation des apprentis guimpiers qui, en dépit de la loi, travaillaient alors jusqu’à 16 et 18 heures par jour alors qu’ils ont entre dix et quatorze ans d’âge. Il réclamait l’abolition de l’inspection du travail incapable d’accomplir sa mission et celle des conseils de prud’hommes tout aussi inefficaces. Dans un autre rapport non lu, il revint sur l’exploitation des 2 000 apprentis lyonnais de la guimperie, dénonça les maisons qui leur imposaient en plus les pratiques religieuses, se déclara enfin partisan de la propriété privée à condition que soit admis l’impôt progressif. Cette dernière position correspondait assez peu aux opinions blanquistes que lui prêtait le commissaire spécial Baraban chargé de la surveillance des délégués.

Le 6 décembre 1886, il avait fait partie de la délégation ouvrière nommée lors d’une réunion publique tenue salle Rivoire, qu s’était rendue à l’Hotel de Ville en chantant La Carmagnole notamment devant l’usine Dutel mise à l’index par la chambre syndicale. Il avait alors été arrêté et un procès-verbal lui avait été dressé pour “tapage”. Il était alors le président de la Chambre syndicale des ouvriers guimpiers et demeurait 2 rue de la Croix Rousse.

Fin décembre 1886 il fut suspecté d’avoir déposé la bombe trouvée le 24 sous un bénitier de l’église Saint-Nizier et fut arrêté avec deux autres guimpiers François Fillod et Claude Floret. Il fut inculpé de « tentative d’assassinat et de tentative de destruction d’édifice public ». Lors de la perquisition à son domicile la police avait trouvé un traité de chimie, une pelote de ficelle ressemblant à celle entourant la bombe et un dessin au crayon représentant semble-t-il le schéma d’une bombe. Après avoir nié sa présence dans l’église où il avait été identifié par un policer, il avait fini par avouer y avoir été mais avait protesté énergiquement de son innocence répudiant « toute espèce de moyens violents pour faire triompher ses idées socialistes révolutionnaires ». Après interrogatoire il avait été écroué à la prison de Roanne.

En octobre 1887, il représenta les tisseurs de Lyon et de l’Arbresle au 2e congrès de la FNS (Montluçon).

Entre 1886 et 1887, il assuma les responsabilités de président de la chambre syndicale des guimpiers de Lyon et, à ce titre, dirigea une longue grève (novembre 1886-mai 1887) des guimpiers croix-roussiens de la maison Dutel.


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