Dictionnaire international des militants anarchistes
Slogan du site

Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

ZÉVACO, Michel

Né le 1er février 1860 à Ajaccio (Corse) — mort le 8 août 1918 — Journaliste et romancier — Paris
Article mis en ligne le 30 août 2018
dernière modification le 7 janvier 2025

par R.D.

Fils d’un tailleur ou d’un militaire de carrière (selon les sources) qui s’installa à Angers (Maine-et-Loire) en 1869, Michel Zévaco fit de brillantes études secondaires au lycée Saint Louis d’Angers. Après le baccalauréat, il vint à Paris pour préparer le concours d’entrée à l’École normale supérieure. Devenu professeur au collège de Vienne (Isère) en janvier 1881, il démissionna à la fin de l’année - en fait il aurait été suspendu de ses fonctions le 30 septembre 1881 pour avoir "enlevé un e femme mariée" - et s’engagea dans les Dragons. Libéré au bout de cinq ans avec le grade de sous-lieutenant de réserve, il s’inspira de son expérience pour écrire un premier ouvrage, Le Boute-charge qui parut fin 1888. C’est au cours de ce service que Deaginb d’une escouade chargée de réprimer un mouvelment de grève, qu’il aurait pris conscience du mouvement révolutionnaire.
Après sa libération du service il travailla dans une maison de commerce.

En 1889, Zévaco, sous son nom et sous le pseudonyme de Darcourt, collaborait au quotidien de « concentration socialiste » de Jules Roques, L’Égalité. Il fréquentait alors le cercle « Le Coup de feu », animé par le chansonnier communard Eugène Châtelain, où il rencontra Alexandre Bourson (voir Alexandre Zévaès). Zévaco devint rapidement le principal responsable de L’Égalité, créant une équipe, recrutant des collaborateurs occasionnels tels Camélinat, Sébastien Faure, Émile Pouget, Charles Malato, Louise Michel, le blanquiste Chauvière, etc. En septembre 1889, il se présenta aux élections dans la 2e circonscription du XIIe arr. de Paris (quartier Picpus-Bel-Air) et fit une ardente campagne « anti-cadettiste, anti-possibiliste et anti-boulangiste ». A la suite d’un article contre le ministre de l’Intérieur, il fut incarcéré le 30 avril 1890 puis condamné à 1 000 F d’amende et quatre mois de prison, malgré la défense de Marcel Sembat.

Autour de L’Égalité, Zévaco et Roques organisèrent une Ligue socialiste-révolutionnaire et accueillirent la Ligue des femmes socialistes. En 1890, ils jouèrent un rôle capital dans la constitution de la Chambre syndicale des chauffeurs et ouvriers-gaziers de Paris : à la demande des ouvriers, Zévaco en rédigea les statuts. Il intervint également dans la création du syndicat des ouvriers-boulangers et dans celui des mariniers de la Seine. Secondé par Émile Odin, son rôle à L’Égalité s’accrut mais le journal succomba sous les amendes et les saisies. Le 25 avril 1890, suite à uhne condamnation à 4 mois de prison, il avait été arrêté dans les bureaux de L’Egalité et détenu au Dépôt avant d’pêtre transféré à Sainte Pélagie.
A la même époque, Zévaco fréquentait assidûment le groupe Marat du XVIIIe arr. où se retrouvaient anarchistes et socialistes.

Après les premiers attentats anarchistes, il publia un hebdomadaire libertaire : Le Gueux, sous-titré « Semences de révolte libre ». Dans cet unique numéro daté du 27 mars 1892, signèrent Malato, Louise Michel, Constant Martin et Émile Tresse.
A l’approche du 1er mai, il avait notamment déclaré : "Tout ce que l’on peut prévoir, c’est que les socialistes d’école embrigadés dans un groupe quelconque feront ce qu’ils ont toujours fait jusqu’ici, c’est à dire qu’ils se contenteront de porter leurs doléances au pouvoir. Quant à cette foule anionyme de révoltés dont on ne veut pas tenir compte et qui est cependant le facteur le plus sérieux des prochaines révolutions, qui pourrait dire si elle a l’intntion d’agir ou de rester inactive…Quant à moi, je ferai ce jour là ce que doit faire tout révolutionnaire, c’est à dire que je serai dans la rue, attendant les évènements et prêt à tout" (cf. La Petite République, 10 mars 1892).

Simultanément Michel Zévaco commença à collaborer au Courrier français publié par J. Roques et donna à L’Éclair (16 mai 1892) une profession de foi anarchiste. Quelques jours plus tard, le 28 mai, il prononça un éloge de Ravachol et de Pini au cours d’une réunion publique contradictoire tenue salle du commerce, propos qu’il réitéra dans une réunion tenue à Saint-Ouen le 11 juin suivant, ce qui lui valut d’être condamné en octobre à 1 an de prison et 2000 francs d’amende, peine ramenée en appel le 15 novembre 1892 à 500 F d’amende et six mois de prison.

Lorsque Sébastien Faure publia le 1er numéro du Libertaire, Zévaco fit partie des collaborateurs. Il devait y donner des articles jusqu’en 1899. De décembre 1895 à janvier 1896, il fut l’un des principaux rédacteurs du quotidien anarchisant La Renaissance avec Zo d’Axa, Mecislas Goldberg, Fortuné Henry, et des écrivains comme Bernard Lazare, Laurent Tailhade, Félix Fénéon. Il y fit campagne en faveur des insurgés de Cuba et rendit compte du conflit de la Verrerie ouvrière d’Albi.

A partir de décembre 1898, en pleine affaire Dreyfus, il dirigea L’Anticlérical, organe de la Ligue anticléricale de France, fondé par Constant Martin, où écrivirent Jacques Prolo et Séverine. Dans les colonnes de ce journal qui ne vécut que deux mois, il lança une souscription pour l’érection d’une statue au chevalier de La Barre.

Ensuite Zévaco collabora au Journal du peuple de S. Faure, publia une brochure Les Jésuites contre le peuple, et une série de sept fascicules, Les Hommes de la révolution, portraits de J. Jaurès, S. Faure, J. Guesde, J. Allemane, Gérault-Richard, J.-B. Clément, E. Vaughan.

Début 1896 il s’était retiré de la rédaction du journal La Renaissance de Martinet suite à un refus d’article.

A partir d’avril 1900, La Petite République commença à publier les feuilletons qui le firent connaître au grand public tel Le Chevalier de Pardaillan.
Il avait été lmaintenu sur la liste des anarchistes du département de la Seine en 1900-1901.Depuis l’été 1901 il résidait avec sa femme et leurs enfants à Pieerefonds (Oise) dans une maison isolée de la rue du vieux Moulin qu’il avait l’intention d’acheter pour y passer les saiso,s d’été.

Zévaco figurait parmi les collaborateurs littéraires annoncés dans le premier numéro de L’Humanité (18 avril 1904) mais cette collaboration resta lettre morte. De 1906 à 1918, ce fut Le Matin qui publia ses romans.

En 1907 il collaborait à L’anarchie de Libertad.

Michel Zevaco est mort le 8 août 1918 à Eaubonne (Seine-et-Oise)

Oeuvre : Collaboration aux journaux, brochures et revues cités.


Dans la même rubrique

ZANIER, John

le 26 février 2025
par R.D.

ZAULI, Biagio

le 3 janvier 2025
par R.D.

ZANOLINI, Sylvestre

le 17 novembre 2024
par R.D.

ZANNELLI, Gaetano

le 11 novembre 2024
par R.D.

ZAMORA

le 15 avril 2024
par R.D.