Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

DEFORGE, Henri, Walter

Né le 4 mai 1874 à Bruxelles — Porteur de journaux — Saint-Ouen
Article mis en ligne le 5 août 2018
dernière modification le 12 juillet 2024

par R.D.
Henri Deforge

Né de parents français Henri Deforge avait été mis en apprentissage dès l’âge de 13 ans et avait appris le métier d’emballeur. Depuis 1892 il travaillait avec son père comme porteur de journaux et demeurait chez ses parents 27 Villa Saint-Michel, avenue de Saint-Ouen. Sa mère tenait un kiosque à journaux Place Clichy.

Selon la police il travaillait le matin, passait le reste de son temps « dans le quartier en compagnie de filles de mauvaise vie » et le soir il se rendait dans les réunions anarchistes surtout dans les quartiers d Montmartre et de Saint-Ouen.

A l’automne 1893 il aurait activement participé à la campagne contre les fêtes franco-russe et le 1er octobre, lors d’une réunion de la Ligue des antipatriotes à la salle du Commerce, on l’avait entendu « préconiser la grève générale et faire l’apologie de Pallas ».

Il fut arrêté et emprisonné 25 jours jours début janvier 1894 avant de bénéficier d’un non-lieu. Il fut de nouveau arrêté le 4 juillet 1894 avec Eugène Renard dit Georges alors que tous deux venaient Avenue Trudaine au domicile de Paul Gibier qui venait d’être arrêté. Il fut trouvé porteur d’un revolver chargé. Lors de son interrogatoire il avait prétendu être venu chez Paul Gibier pour que ce dernier lui rende l’argent qu’il lui devait et avoir, par hasard, rencontré Renard sur le chemin.

Après une perquisition chez ses parents où la police avait saisi 4 numéros de La Révolte, un couteau long de 22 cm, la brochure La remontrance de Maloupin — Cupidon l’anarchiste de Paul Paillette et un exemplaire du journal La lutte pour la vie daté du 27 mai 1893, il fut incarcéré à Mazas pour « association de malfaiteurs ». Son père avait assuré que depuis son incarcération en janvier, son fils ne fréquentait plus les réunions anarchistes et que c’était « un bon sujet incapable de commettre un méfait ». Lors de l’interrogatoire Henri Deforge avait déclaré ne plus être anarchiste, que les exemplaires de La Révolte étaient chez ses parents parce qu’il avait l’intention de s’en débarrasser et que le revolver appartenait à son père et qu’il l’avait sur lui parce qu’il devait le porter chez un armurier pour le faire réparer.
Le 15 juillet il fut condamné à 2 mois de prison et 16 francs d’amende pour « port d’arme prohibée ». Il fut semble-t-il, remis en liberté provisoire le 9 août 1894.


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