Né en France dans une famille d’émigrés espagnols, Félix Alvarez Ferreras était rentré en Espagne avec ses parents à Tolosa lors de la proclamation de la République en 1931. C’est en 1934 qu’il avait adhéré à la CNT et participait au mouvement révolutionnaire d’octobre.
Pendant la guerre civile il a combattu sur le front basque puis après la chute du front nord, était passé en France d’abord à Bayonne puis à Saint-Nazaire. En 1937 il regagnait la Catalogne et combattait sur le front d’Aragon.
Passé en France le 9 février 1939 il était interné d’abord au camp de Bourg-Madame, puis « après avoir été interné aux camps de Septfonds et de Gurs, j’ai été enrôlé dans la 142e Compagnie de travailleurs et ai été envoyé à Châlon-sur-Saône. Nous étions logés dans une petite tuilerie de la rue du Petit calan. ». Lors de la débâcle du printemps 1940 il gagna Bordeaux où il fut arrêté par les gendarmes et envoyé dans un groupe de travailleurs étrangers près de Saint-Médard les Jalles où vers 1942 il fut réquisitionné par les Allemands pour aller travailler à la base sous-marine. Après s’être évadé du train qui le menait à la base, il gagna Paris où il parvint à s’échapper lors d’un contrôle à la sortie de la gare, et, avec un autre compagnon à monter dans un train à destination de Châlons sur Saône. Quelques jours plus tard, près du village de Saint-Pierre (ou de Varennes le Grand), il passait clandestinement la ligne de démarcation avec l’aide d’une jeune française, Henriette Maitrier. En zone libre, il fut arrêté par les gendarmes et après 20 jours de prison fut envoyé dans un nouveau GTE : « Après j’ai fait partie du 552e Groupe de travailleurs étrangers (GTE) basé à Pontanevaux près de Mâcon. C’est à cette époque, en 1942, que j’effectuais des missions pour le maquis de Cluny. Je travaillais alors à l’hôtel d’Europe et d’Angleterre, près de la Saône qui servait de quartier général à la Kommandantur allemande. Avec le cuisinier dont je ne souviens plus du nom, et un copain, Marius Lapalus, nous servions d’agents de liaison et nous passions au maquis toutes sirtes de renseignement sur l’itinéraire des convois allemands, ce qui permettait au maquis d’attaquer les véhicules et de les réquisitionner avec tout leur contenu. »
Arrêté, Felix Alvarez était interné au Fort de Chapoly, à Saint-Génis-les Ollières (Lyon), puis transféré à Mâcon pour être déporté en Allemagne : « … je suis parvenu à m’évader et à me cacher chez Lapalus, qui habitait 25 rue Saint-Antoine. Plus tard j’ai été en contact avec les maquisards qui attaquèrent la caserne Richemont à Montluçon (Allier). L’un des chefs de la résistance à cet endroit s’appelait, je crois, Larey et était membre de la CNT. Puis j’ai du fuirn la milice me recherchant, et me cacher dans divers lieux dont Lépaud en Creuse. Au moment de la libération, j’étais à nouveau à Mâcon et participais aux combats du maquis pour libérer la ville. »
Après la libération il travaillait comme ouvrier chez Dunlop à Montluçon. En 1947 il épousait une ancienne déportée polonaise Helène Slawinska. Il était alors le secrétaire de la fédération locale de la CNT en exil. Secrétaire des jeunesses libertaires (FIJL) il était également le responsable à la propagande dans le Massif Central et chargé d’éditer le bulletin régional (1950-1956).
En 1956 il émigrait au Canada où à Calgary (Alberta) il faisait divers métiers et publiait la revue La Escuela Moderna (1963-1975). En 1966-67, il participait au Bulletin de la Commission préparatoire du Congrès international de Fédérations anarchistes.
Rentré en France en 1984 il s’installait à Saint-Estève (Ariège) où il fondait le groupe culturel Sembrador et reprenait en 1985 l’édition de La escuela moderna.
Polyglotte il a contribué à l’édition espagnole de l’Encyclopédie Anarchiste et a collaboré à l’ensemble de la presse de l’exil libertaire espagnol.
Après la mort de Franco et au début des années 1990 il était depuis Perpignan le collaborateur de la revue Orto (Barcelone).
Á partir de 1998 il a été nommé directeur de l’hebdomadaire de la CNT en exil Cenit où il remplaçait Tomas Marcellan qui venait de décéder.
Felix Alvarez Ferreras, qui avait fait don de sa bibliothèque à la Fundacion Anselmo Lorenzo, est décédé à l’hôpital de Prades le 2 août 2009.
Œuvres : “Vicisitudes de la lucha” (Mexico, 1970) ; “Caminos para la revolucion iberica” ; Porvenir del pensamiento libertario” ; Maravillas paises socialistas autoritarios”