Dictionnaire international des militants anarchistes
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ROUGE, François
Né en 1857 – mort le 7 mars 1905 - Genève
Article mis en ligne le 21 mai 2018
dernière modification le 27 octobre 2023

par Gianpiero Bottinelli, R.D.

François Rouge était un très proche de L. Bertoni et collabora régulièrement au Réveil socialiste anarchiste (Genève) dès sa fondation en juillet 1900. En 1902 et 1903 c’est lui qui était le responsable de la correspondance du journal. En 1902 il visita Bertoni lorsque ce dernier était emprisonné.

Conférencier il fut également l’auteur de pièces en un acte dont C’est la loi (1904), ou Aux cuisines communistes montée lors de la grève de 1903 pour recueillir des fonds au profit de la cuisine communiste.

En 1903, suite à l’arrestation du socialiste et syndicaliste révolutionnaire E. Bischoff, il versa 1000 francs sur la caution de 2000 fixée pour sa libération.

Début 1904 il publia sous le titre Chansons pour rire rouge et jaune (Éd. du Réveil) regroupant une série de chants - dont Les poires helvétiques, Le Pétardier de Saint-Pierre, Les Décorés, etc. – qu’il avait l’habitude d’interpréter lors des soirées ou des réunions.

François Rouge, miné par la maladie, avait continué d’assumer ses tâches avant de devoir les quitter « à son grand regret, plusieurs mois après, les forces lui manquant » et de décéder à Genève le 7 mars 1905. Bertoni lui rendit hommage en ces termes lors de son incinération : « …Rouge a toujours été, je ne dirai pas simplement des nôtres, car ce serait le diminuer, mais du peuple. Et au milieu des travailleurs, on l’eut dit dans sa propre famille, trouvant un mot et un sourire pour tous, sans la moindre affectation, car il était surtout pénétré de l’âme populaire. Son esprit gai trouvait souvent des images d’une ironie simple et profonde, et dans son lit de malade, il se dépensait encore pour nous, en écrivant des scènes joyeuses et en en adaptant d’autres qui obtenaient le plus franc succès […] Et il regrettait la vie qui lui échappait, car n’étant déjà plus l’ombre que de lui-même, il se sentait encore des trésors d’énergie et de bonté qu’il aurait voulu dépenser pour les autres […] Devant son cercueil, en songeant aux combats du passé, et à tout ce qu’il fut au milieu de nous, nous sentons la place immense qu’il y occupait et éprouvons un besoin presque instinctif de nous serrer, de nous grouper encore une fois avec lui qui nous a tant aimés […] La flamme purificatrice va accomplir son œuvre et en face de ce cercueil, nous dont les cœurs sont étreints par la plus profonde douleur, nous n’évoquons ni le néant de la vie, ni un au-delà mensonger, mais en nous répétant le célèbre mot de Spinoza : « la mort n’est rien, car la vie est tout » - c’est aux jours à venir que nous pensons, à l’immense œuvre qui nous attend, pour laquelle nous devons nous inspirer de la vaillance et de la grandeur d’âme de François Rouge… »


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