Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

FEDERN, Etta [Marietta dite]

Née le 28 avril 1883 à Vienne — morte le 9 mai 1951 — Journaliste ; traductrice — FAUD — ML — Berlin — Barcelone (Catalogne) — Lyon (Rhône) & Paris
Article mis en ligne le 20 mai 2018
dernière modification le 12 juillet 2024

par Nick Heath, R.D.
Etta Federn

Née dans une famille juive, Etta Federn, après des études classiques à Vienne, avait rompu avec sa famille et en 1905 avait gagné Berlin où elle soutint une thèse sur Faust et travailla comme institutrice et comme traductrice (yiddish, anglais, français, russe…). Puis elle travailla comme critique littéraire au journal Berliner Tagerblatt et publia diverses biographies littéraires (dont celles de Goethe et de Dante).

Parallèlement elle s’intégrait au mouvement anarcho-syndicaliste FAUD, collaborait à sa presse et participait à la fondation de l’organisation féminine de la FAUD, Syndikalistischen Frauenbund. Elle était notamment proche de Rocker et et de sa compagne Millly Witcop et rencontra à cette époque de nombreux compagnons dont Senya Fleshin et Mollie Steimer et Emma Goldman dont elle devint l’amie.

En 1927 elle publia une biographie du politicien libéral Walter Rathenau, assassiné par des officiers d’extrême droite et publication qui lui valut d’être menacée de mort par les nazis.

Face à la montée au pouvoir des nazis, elle émigra avec ses fils en 1932 à Barcelone où elle fut accueillie par le mouvement libertaire, adhéra au groupe Mujeres libres et collabora à la revue éponyme. Dès le début de la période révolutionnaire, elle donna des cours de langue et de littérature à la Casa de la mujer trabajadora, un centre fondé par Mujeres Libres. Puis en 1937 elle participait à la fondation à Blanes de quatre écoles rationalistes, basées sur les théories de F. Ferrer dont elle assuma la direction et où elle assura divers cours.

En 1938, après les importants bombardements franquistes de Barcelone, elle gagnait la France et s’installait à Paris avec ses fils.
Pendant l’Occupation, recherchée par la Gestapo, elle était cachée à Lyon (dans un monastère) et collaborait avec la Résistance en traduisant divers documents.
L’un de ses fils, Hans, était le responsable d’un groupe local de Résistance et sera tué en août 1944 lors des combats de la Libération.

Elle vécut ensuite à Paris, obtint grâce à la participation de son fils à la Résistance, la nationalité française et une très modeste pension.
Etta Federn, quasiment dans la misère, est décédée à Paris le 9 mai 1951 (selon d’autres sources le 29 septembre ?).

Son autre fils, Michael, avait également participé à la Résistance dans les Pyrénées.

L’écrivain suédois Stig Dagerman écrivit en 1948 la pièce Skugan av Mart (L’ombre de Mart) inspirée des vies de Etta et Hans Federn.

Œuvre : — Mujeres de las revoluciones (Ed. Mujeres libres, Barcelone, 1937).

Etta Federn (collage Eric Beaunie)

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