Abonné à La Révolte, Émile Boisson (parfois orthographié Boifoux ou Boifroux), marié à Louise Laville et père d’un enfant, travaillait depuis environ 1887 comme jardinier à Tazrout à la ferme de Paul Regnier le gendre d’E. Reclus.
En janvier 1894, comme plusieurs autres anarchistes y travaillant — dont Xixonnet, Cheitanov et Tracol — il fut arrêté lors d’une perquisition menée à la ferme ; de nombreuses lettres de compagnons de la région et des exemplaires du journal anglais Freedom furent saisies dans le local qu’il occupait.
Il fut arrêté dans les circonstances suivantes : après la perquisition Cheitanov, Xixonnet, Boisson, Tracol, Lortal et Benouar ben Atoufi, tous employés à la ferme de P. Régnier, étaient venus porteurs d’un drapeau rouge, deux d’entre aux armés d’un gourdin, pour tenter de s’opposer à une nouvelle perquisition à la ferme d’André Reclus. Au moment où les gendarmes les avaient emmenés, André Reclus avait crié « Vive l’anarchie ! » ce qui lui avait valu un procès-verbal. Dans la foulée la police effectua une perquisition dans une autre ferme où se trouvait le compagnon Léonce Cotinaud chez qui fut saisie une abondante correspondance. Ils furent tous inculpés d’outrages à magistrat et transférés à Orléansville. En juin 1894 il fut condamné à 6 mois d’emprisonnement.
Il pourrait y avoir identité avec Émile Boissin (sic) militant anarchiste à Fromentin en 1920.