Militant d’abord du Parti républicain radical socialiste, Augusto Alcrudo Solorzano avait ensuite adhéré à la Izquierda Revolucionaria y Antiimperialista, puis en 1931 à l’avènement de la République, à la CNT. Il parlait pour la première fois au nom de la CNT lors du meeting du premier mai avec Angel Pestaña et Ricardo Sanz et intégrait également la rédaction de Cultura y Acción qui reparaissait depuis mai 1931. Le mois suivant il était le délégué du syndicat CNT de la santé de Saragosse (10 adhérents) au congrès de la CNT à Madrid où dans une des réunions il dénonçait le fait que son nom ait été utilisé sans son consentement lors de la création récente d’un parti politique. En novembre 1931 il participait avec le docteur Isaac Puente à la fondation à Madrid de la Fédération nationale des syndicats de santé dont il était nommé vice président.
Très cultivé il a donné d’innombrables conférences dans les syndicats et athénées de Saragosse, fréquentait assiduement la Peña Salduba avec son frère Miguel et Miguel Abos et collaborait à de nombreux périodiques libertaires dont CNT, Mañana, Estudios, La Tierra, Solidaridad obrera, etc.
Lors du débat sur le concept du communisme libertaire, il avait proposé (cf. CNT, mai 1933) la création d’un réseau de comités de défense économique et sanitaire à Saragosse, concept qui sera discuté et adopté lors d’une assemblée régionale en juillet 1933.
Lors du mouvement révolutionnaire de décembre 1933 il fit partie du Comité révolutionnaire avec Buenaventura Durruti, Isaac Puente et Cipriano Mera et sera emprisonné jusqu’en avril 1934. Suite à une campagne menée par Duelo, le nouveau gouverneur, il était de nouveau emprisonné en 1935. C’est alors que fatigué par tant de persécutions, et après avoir épousé Agustina Andres militante des Jeunesses Libertaires, il quittait volontairement la CNT.
Début 1936 il réintégrait la confédération et faisait partie de la commission envoyée à Madrid pour organiser le transfert à Saragosse des enfants des grévistes de la construction. En juillet 1936 après que les franquistes aient conqui la ville il parvenait à se cacher. Pour le faire sortir les franquistes menaceront d’exécuter sa compagne et leur fille Aurora âgée de deux mois. Arrêté le 29. septembre 1936, il sera exécuté avec son frère Miguel José à Valdespartera (Saragosse).
Sa compagne, décédée en 1999, ne sera pas arrêtée ni fusillée après avoir accouché, comme il est dit dans certaines sources, mais était parvenue à s’enfuir de Saragosse