Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

BOGATZKI, Heinrich” [BOGATSKY, Genrikh, Markovich]

Né en 1889 à Lodz (Pologne) — Zürich (Suisse) — Russie
Article mis en ligne le 24 avril 2018
dernière modification le 12 juillet 2024

par Nick Heath, R.D.

Né dans une famille juive de Lodz (Empire russe), Heinrich Bogatzki était étudiant à Zürich en 1910. Suite bà sa collaboration à Arbeiter Wille (Zürich, 2 numéros), l’organe memsuel des travailleurs suisses de langue allemande, il fut l’objet d’une expulsion le 29 juillet 1910. Toutefois il resta sans doute en Suisse, puisque au printemps 1917 il y était le secrétaire du Comité central suisse pour le retour des exilés politiques en Russie. En avril et mai, via l’Allemagne, il prit une part active au retour d’émigrés de diverses tendances en Russie.

A l’automne 1917 il retourna lui-même en Russie où il allait se montrer actif à Petrograd et Kronstadt. Il y organisa un petit groupe de l’Union des anarchistes indépendants.
Dans la seconde moitié d’octobre 1917, avec B. Shatov, I. Bleikhman, Akashev, Drugov et Yartchuk, il fut l’un des anarchistes nommé au Comté révolutionnaire militaire formé par le soviet de Petrograd pour renverse le gouvernement de Kerenski.
Avec notament I. Bleikhman et les frères Gordin, il fut l’un des éditeurs du journal anarchiste Buvevestnik (n°1, le 11 novembre 1917) où il publia dans le n°2 (12 novembre 1917) une adresse « Aux camarades des travailleurs et soldats, paysans et marins » dénonçant toute participation à l’assemblée constituante. Toutefois fin novembre, à la suite de désaccords, il quittait la rédaction du journal.

Lors du deuxième congrès de la Fédération anarchiste communiste de Petrograd, il fut nommé à une commission chargée d’organiser un congrès anarchiste national. Au congrès il avait défendu la nécessité pour les anarchistes de s’impliquer dans les soviets et les comités d’usine et s’était montré favorable à une collaboration avec les Bolchéviks pour lutter contre la contre révolution et l’intervention allemande.

Le 1er mars 1918, il fut délégué par la Fédération de Petrograd pour aller au comité de Défense révolutionnaire de Petrograd pour faire revenir le Comité sur sa décision de ne pas fournir d’armes aux détachements anarchistes.

Lors du traité de Brest-Litovsk (3 mars 1918) avec l’Empire allemand, il se trouvait à Moscou où avec M. Krushinskaya il fondait le journal Chernoe Znamia (Drapeau noir) qui dénonçait ce traité, entraînant l’interdiction du journal par les bolchéviks et la fuite de Moscou de Bogatsky et de Krushinskaya.

Il serait ensuite entré dans la clandestinité pour organiser la résistance aux bolchéviques. On ignore ce qu’il est devenu après 1923, sinon qu’il a vraisemblablement été exécuté ou a péri en prison ou dans un camp.


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