Marie Monnin (ou Monin) dite Madinier (orthographié aussi Magdinier et Madignier) — dont la sœur avait épousé à ‘été 1882 le compagnon Claude Joseph Bernard — était militante au début des années 1880 du groupe anarchiste de femmes Marie Ferré, (ancien groupe Louise-Michel) et participait régulièrement à toutes les réunions des groupes de Lyon où elle s’y chargeait notamment des quêtes effectuées au profit des victimes de la répression.
En 1882 elle demeurait 5 rue Lebrun. Le 1er juillet elle avait été, avec la citoyenne Labouret Finet, l’une des organisatrices pour le groupe Marie Ferré de la conférence tenue à la salle de l’Alcazar et à laquelle avaient assisté environ 3000 personnes « dont de nombreuses femmes ». Elle y était membre du bureau aux cotés notamment de Bonthoux (président), Cottaz, Palais et Blond et sous la présidence d’honneur de T. Bordat (condamné pour les événements de la Ricamarie) nommé par acclamation. La tribune était décorée de deux drapeaux rouges — dont l’un portait l’inscription Les femmes révolutionnaires lyonnaises — Groupe Marie Ferré — Lyon 1882 — avec entre les deux un drapeau noir. Louise Michel avait commencé sa conférence avec ces mots : « Je salue Lyon révolutionnaire sous les plis de ce drapeau qui fera le tour de l’univers. C’est aussi avec le drapeau noir, symbole des grèves, que nous livrerons la bataille sans trêve ni merci et que nous écraserons sous nos pieds ces infâmes gouvernants. Ce drapeau qui pour nous tous, remplacera cette guenille tricolore traînée dans la boue par ces bandits qui organisent encore une nouvelle guerre. Je ne sais ce qui naîtra de cet éclair qui sillonne l’espace ; mais j’entends déjà retentir le cuivre des trompettes qui sonnent l’heure de la révolution sociale… ».
Le 3 juillet suivant, aux cotés de Mme Labouret Finet (présidente), de Crestin et des femmes Bordat et Jullienne (ou Juliard ?), elle fut membre du bureau de la conférence tenue par Louise Michel, E. Digeon et G. Rouannet à la salle de la Perle sur “la Révolution sociale” et avait réuni quelques 800 personnes.
Elle fut soupçonné par la police d’avoir participé à l’attentat d’octobre 1882 au théâtre Bellecour (vor Cyvoct), soupçon reposant seulement sur le témoignage de la présence au théâtre avant l’explosion d’une femme « vêtue de noir ». Après son interrogatoire, Marie Monnin, toujours selon la police, se serait réfugiée en Suisse où elle aurait été hébergée par Reclus, ce qui semble plus que douteux. Elle fut alors déclarée “en fuite”. Selon la note d’un indicateur datée du 8 décembre, elle aurait été placée comme cuisinière dans une maison de tolérance de Genève.
Le 3 décembre 1887, lors du procès Cyvoct, elle fut condamnée par contumace aux travaux forcés à perpétuité pour “meurtre et tentative de meurtre”.