Dictionnaire international des militants anarchistes
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SCHWITZGUEBEL, Adhemar
Né à Sonvillier le 1er mars 1844 – mort à Berne le 23 juillet 1895 - AIDS - AIT – Ouvrier horloger - Suisse
Article mis en ligne le 3 novembre 2017
dernière modification le 7 septembre 2023

par Gianpiero Bottinelli, Marianne Enckell, R.D.
Adhémar Schwitzguebel

Fils d’un petit propriétaire d’un atelier de gravure, libéral, Adhémar Schwitzguébel commença par suivre ses traces et devint même lieutenant d’infanterie. Mais il entra dans l’AIT dès la création des premières sections suisses, fonda la section de Sonvilier (Jura Bernois) en 1866 et la représenta au congrès général tenu à Genève la même année. Il lutta contre l’influence des partisans de Pierre Coullery (un socialisme bourgeois teinté de paternalisme) et entra en 1869 à l’Alliance internationale de la démocratie socialiste (AIDS) fondée par Bakounine. Il fut par la suite délégué à tous les congrès régionaux et internationaux de l’AIT jusqu’à celui de La Haye, où ses camarades Michel Bakounine et James Guillaume se virent exclus de l’Internationale.

Auparavant, il s’était rendu à Paris après la chute de la Commune, porteur de faux passeports destinés à faciliter la fuite de communards en Suisse (voir aussi Gustave Jeanneret).

Il collaborait régulièrement aux journaux de l’AIT, notamment au Bulletin de la Fédération jurassienne. Au congrès de 1880, il présenta un Programme socialiste où il exposait systématiquement comment parvenir à une société sans lois ni autorité. Mais, par souci de réalisme, il se mit à défendre la participation aux élections et la constitution d’un parti politique d’opposition.

A compter du 1er juin 1881 il fut chargé avec Pindy du secrétariat de la section suisse de l’Internationale. Selon un rapport de la police française d’août 1881, la Fédération jurassienne comptait alors 389 membres répartis dans cinq groupes : la section de propagande de Porrentruy, la section d’études de Tavannes, le groupe L’Avenir de Renan, le groupe Le Révolté de Moutiers et le groupe L’Aurore de Payenne.

Depuis la mort de son père en 1879, il connaissait de grandes difficultés financières et sa famille (huit enfants) était réduite à la misère. Il déménagea à Bienne en 1889, où il accepta en 1891 le poste d’adjoint au Secrétariat ouvrier suisse, organisme officiel. Il continua de faire de la propagande et de créer des organisations ouvrières, notamment la Fédération ouvrière horlogère qui disparaîtra en 1895.

C’est cette même année qu’il décéda d’une tumeur à l’estomac.

Kropotkine en avait dressé le portrait suivant : “Graveur en montres de son métier, il ne songea jamais à quitter le travail manuel et, toujours content et actif, il fit vivre sa nombreuse famille, pendant les plus mauvaises périodes où le métier allait mal et où les gains étaient misérables. Il avait une aptitude merveilleuse à démêler un problème difficile de politique ou d’économie, qu’il exposait, après y avoir longtemps réfléchi, au point de vue de l’ouvrier, sans lui rien enlever de sa profondeur et de son importance”.

Œuvre : Quelques écrits, avec une biographie par James Guillaume, Paris, Stock 1908


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