D’abord socialiste révolutionnaire indépendant à la fin des années 1880, Philippe Ogier (parfois orthographié Augier) avait ensuite assisté en 1891 aux réunions du groupe anarchiste de la Guillotière et des Brotteaux. Cette même année et à l’occasion des conférences de Sébastien Faure il fut le rédacteur d’un projet d’affiche pour le groupe des antipatriotes de la région de l’est.
Le 30 mars 1892 il fut perquisitionné comme 38 autres anarchistes lyonnais, et fut poursuivi pour association de malfaiteurs en avril-mai 1892. Il fut ensuite arrêté lors de la rafle du 22avril où furent arrêtés 29 compagnons en prévision de la manifestation du premier mai et du procès de Ravachol. Libéré le 2 mai il partit alors pour Vienne. En 1893 il assista aux nombreuses réunions préparatoires au lancement du journal L’Insurgé.
Les 19 et 20 février 1894 il échappa aux perquisitions ayant suivi l’attentat au café Terminus, la police le croyant parti à Dijon depuis 3 semaines. Toujours signalé sur les listes d’anarchistes à surveiller entre 1895 et 1898, il fréquenta assidûment les réunions du groupe Germinal (1900-1903). Dans Le Flambeau (Vienne) du 15 septembre 1901, le nom d’Augier du groupe Germinal apparaît dans les listes de souscription au journal. En 1902, à l’approche des élections législatives, Ogier communiqua au groupe Germinal un manifeste abstentionniste qu’il avait rédigé.
Très assidu dans les réunions Ogier n’y prenait pratiquement jamais la parole, sauf lors des assauts de chansons. Il entonna ainsi des vers libertaires lors du réveillon révolutionnaire de 1887, des anniversaires de la Commune (1892, 1893, 1894, 1899), de l’anniversaire de l’exécution de Ravachol (1893) ou de celui de l’exécution des martyrs de Chicago (1893). Il semblait avoir une affection particulière pour la chanson Le Vagabond de Riemer.
Un Ogier était rédacteur de La Lutte en 1883 et le même (?) membre du groupe rationaliste de la morale positive. Il ne semble pas y avoir identité avec Philippe.