Pierre Louvet dit Petitpierre et Dautilier (du nom de sa mère), avant de venir en 1890 à Paris, avait résidé à Rome — dont il avait été expulsé pour propagande subversive — et à Lyon où il avait participé au mouvement anarchiste.
Dans les années 1880 il avait été signalé dans les milieux anarchistes de Nice.
Au début des années 1890 Pierre Louvet logeait et travaillait chez le cordonnier Galvani au quartier de la Madeleine. En avril 1892, lors des rafles et de la vague de perquisition, la police s’était présentée à cette adresse où Galvani avait déclaré que Louvet était parti depuis un mois et demi et qu’il ne pouvait donner aucun renseignement le concernant.
Il était particulièrement lié au compagnon François dit Francis et avait donné asile au compagnon Joseph Dol arrêté en juillet 1892. Il fut soupçonné d’avoir été mêlé à l’attentat de la rue des Bons Enfants.
Le 21 novembre 1892 il fut arrêté pour “insoumission” pour n’avoir pas accompli une période d’instruction militaire.
En août et septembre 1893, il fut surpris à deux reprises lacérant des affiches électorales et les recouvrant avec des affiches du Père Peinard. Il fut également signalé lors d’une réunion salle Biron le 15 septembre, et à une réunion de la Ligue des antipatriotes salle du Commerce le 2 octobre. Fin 1893 et début 1894 il participait aux réunions tenues chez Duprat. Se vantant d’avoir connu Pauwells et d’en savoir long sur l’attentat de la Madeleine, il avait été en avril et mai 1894 l’objet d’une surveillance quotidienne qui n’avait donné aucun résultat. Il demeurait alors 18 rue Durantin avec la blanchisseuse Marguerite Desclons (?) et avait son atelier de cordonnerie au 27 rue du Ruisseau.
Le 30 juin 1894 il fut l’objet d’un mandat d’amener pour « association de malfaiteurs ». Le 1er juillet, après une perquisition sans résultat, la police l’arrêta. Lors de son interrogatoire il nia être anarchiste, ne faire partie d’aucune association et n’avoir été dans aucune réunion d’ouvriers ou de syndicats depuis plus de trois ans. Il fut incarcéré à Mazas le 3 juillet avant d’être remis en liberté provisoire le 23 juillet. Il bénéficia d’un non-lieu en juin 1895.
Le 15 août 1898, Pierre Louvet, domicilié 17 rue Burq, avait été arrêté avec une douzaine d’autres compagnons — dont Julien Sacqué, Justinien Fortuné, Armand Houry, Pierre Adam et Simon Diner — lors d’une sortie champêtre organisée par le groupe de la Bibliothèque sociologique du XIIe arrondissement au bois de Vincennes. Il avait été transféré au dépôt avec ses camarades. A l’été 1899 il participait notamment aux réunions organisées autour de Caris, Sacqué, Vivier et Régis de L’Homme libre.
En octobre 1899 il fut l’un des signataires du manifeste Aux Anarchistes, critiquant violemment Sébastien Faure et Le Journal du peuple qualifiés “d’anarchistes de gouvernement” (voir Janvion).
En 1900 il était signalé dans les réunions du groupe Les Iconoclastes animé par Janvion.
En juillet 1900 il avait assisté à la fête familiale organisée à la Maison du peule par le groupe L’International animé par Janvion.
A l’automne 1900, il était membre, avec notamment François Liégeois, Noël et Bossard, du petit groupe de cordonniers anarchistes qui se réunissait à Montmartre rue Burk chez le marchand de vin Lisle et à l’établissement Aux Lions Caulaincourt, Port Caulaincourt.
Début 1902, il faisait partie avec entre autres Boulin, Saulnier, Liegeois et Bossard de la coopérative communiste de production de cordonnerie dont le siège se trouvait au 18 rue Molière.