Alphonse Bal, qui avait été abandonné par son père et avait commencé à travailler dès l’âge de 11 ans, travaillait en 1887 aux établissements Godin et était logé au Familistère de Guise. Sympathisant anarchiste il avait participé en 1887 avec Edouard Devertus et Massey à un meeting à Saint-Quentin (Aisne) qui valut aux trois hommes d’être ultérieurement poursuivis pour « provocation de militaires à la désobéissance ». Le 10 août, à la Cour d’assises il fut condamné à 1 an de prison et 100 francs d’amende par défaut — bien que présent dans la salle d’audience — tandis que Devertus avait été condamné à 2 ans de prison et 100 francs d’amende.
En septembre, lors d’une cérémonie de médailles aux vieux ouvriers de Godin, Bal, qui avait voulu répondre au maire de Guise recommandant aux ouvriers de ne pas écouter les révolutionnaires, fut empêché de parler et Godin lui signifia son licenciement sous quinzaine. Quelques jours plus tard deux affiches manuscrites furent placardées à Guise, menaçant les directeurs et contremaîtres de Godin : soupçonnés, deux anarchistes, Louis Basse et Gustave Mathieu furent arrêtés ainsi qu’un autre compagnon Henri Jason qui avait crié Vive la commune lorsque les gendarmes avaient arrêtés Bal. Tous furent immédiatement licenciés de chez Godin ainsi qu’Émile Mathieu le frère de Gustave.
Le jour de son départ de chez Godin, Bal afficha un placard dénonçant Godin et appelant les ouvriers à s’abstenir aux élections municipales, ce qui lui valut une nouvelle garde à vue. De retour au Familisère, sa chambre avait été fouillée et vidée par l’administration du Familistère ce qui fut suivit d’une plaine déposée par Bal.
Lors des élections municipales, seuls 300 électeurs avaient pris part au vote et, selon L’Idée ouvrière, 100 bulletins portaient les noms des ouvriers emprisonnés.
Le 14 novembre 1887, sans doute en appel devant la cour d’assises de laon, Bal fut poursuivi avec Devertus et Massey à la suite du meeting à Saint-Quentin, et fut condamné à 3 mois de prison et 16 fr d’amende avec Massey tandis que Devertus écopait d’une peine de 1 an de prison et 100 francs d’amende.
Fin octobre 1888, faute de salle autorisée, il avait tenu à Guise, avec Louise Michel, Viard et Tortelier, une conférence en plein air à laquelle avaient assisté 800 personnes et qui lui valut d’être détenu et l’ouverture en novembre d’une souscription en sa faveur.
Le 19 janvier 1889 il donna une conférence à Paris.