Dictionnaire international des militants anarchistes
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DURAND, Charles, Léon
Né le 17 juillet 1893 à Longjumeau (Seine-et-Oise) – mort le 9 janvier 1952 - Receveur dans les transports ; ouvrier fondeur - UA – UACR - FA – SIA – CGTSR – CNTF – Paris - Antony (Hauts-de-Seine)
Article mis en ligne le 23 mars 2007
dernière modification le 26 octobre 2023

par R.D.

Fils d’un journalier, marié sans enfant mais vivant séparé depuis 1925, Charles Durand était domicilié depuis 1915 à Antony (Seine) dans la villa "Bien faire et laisser dire" dont ses parents étaient propriétaires. Receveur à la société des transports en commun de la région parisienne (STCRP) il avait été versé en mai 1917 dans les services auxiliaires, puis affecté le 3 septembre au 89e Régiment d’infanterie. Il fut réformé temporaire en février 1918, puis à titre définitif le 28 juillet 1919.

Il avait été condamné pour vol, le 17 mars 1921, à huit mois de prison avec sursis et à 25 F d’amende.

Abonné au Libertaire depuis 1921, il avait fréquenté dans ces années le groupe des III, IV, V, XIII et XIVe arrondissements de Paris où il était alors domicilié.

Il fut candidat, abstentionniste dans le 2e arrondissement aux élections législatives du 22 avril 1928, dans le 5e aux municipales du 5 mai 1929 et candidat antiparlementaire le 1er mai 1932 sur la liste UACR de la 2e circonscription de Sceaux ; en 1929, il figura sur la liste des abstentionnistes aux élections municipales du Ve arr. de Paris où il avait résidé jusqu’à la fin des années 192 au 7 rue Laromiguière.

Il avait participé au congrès de fondation de la CGTSR et fut révoqué de son travail de receveur en 1928 pour faits de grève (7-9 juin) puis réintégré en 1932. Entre temps il avait travaillé comme ouvrier fondeur.

Les 19-21 avril 1930, au congrès de l’Union anarchiste communiste révolutionnaire (UACR), il avait été nommé à la Commission administrative de cette organisation ainsi que du comité d’initiative de la Fédération anarchiste de la région parisienne. Les 17-18 octobre 1931, il fut le délégué d’Antony au congrès de l’UACR tenu à Toulouse. Il fut le secrétaire du groupe d’Antony pendant toute la décade des années 1930.

Le 5 juillet 1930, il avait été l’organisateur à Antony d’un meeting en faveur des compagnons espagnols Pons et Blanco, en prison à Montpellier et menacés d’extradition. Le 19 décembre 1931, à l’issue d’un meeting tenu à l’Hay les Roses par le Comité d’action contre les prisons militaires et pour l’amnistie, il avait été pris à partie et légèrement blessé par des communistes, mais avait refusé de déposer plainte. Cette même année 1930 il collaborait à la rubrique "La voix de banlieue" dans Le Libertaire. En 1931 il était l’un des animateurs du groupe d’Antony qui se réunissait chaque dimanche à la salle du "Lapin Sauté", route d’Orléans. En décembre 1931, alors qu’il revenait d’un meeting tenu à L’Hay les Roses par le comité pour l’amnistie, i et qu’il regagnait Antony, il avait été violemment agressé et roué de coups par trois communistes (cf. Le Libertaire, 18 décembre 1931).

Le 14 janvier 1934 il avait participé à Paris au congrès des groupes d’action libertaire. Il était à cette époque trésorier du Comité d’action pour l’amnistie et la libération de l’objecteur de conscience Gérard Leretour et le gérant de la feuille anarcho-syndicaliste Le Tocsin, organe du syndicat unique corporatif et revendicatif de la STCRP, syndicat dont Jean Casabianca était alors le secrétaire général.

Son domicile à Antony, 19 rue Maninville figurait en 1935 sur la liste de vérifications bi-mensuelles de domiciles d’anarchistes.

Le 14 septembre 1937, à la suite des attentats de la place de l’Etoile, une perquisition à son domicile avait amené la police à saisir un fusil de guerre Mauser.
En mai 1938, pendant ses congés annuels, il s’était rendu en Espagne à la colonie pour enfants de Llansa.

Rayé des cadres de la STCRP depuis le 1er février 1939, il travaillait dans les bureaux de la Solidarité internationale antifasciste (SIA) et collaborait occasionnellement au Libertaire rue de Crussol (XIe.).

En février 1939, il avait hébergé à son domicile d’Antony deux compagnons espagnols dont Salvador Mas Casas. A la suite d’une dénonciation anonyme, il fut l’objet d’une perquisition à la mi avril 1939 où la police, en l’absence des intéressés, n’avait pu saisir que le passeport de Mas Casas. Poursuivi pour hébergement d’étrangers sans papiers, Durand fut condamné le 13 octobre 1939 à deux amendes de 25 francs et à 15 jours de prison qu’il purgea à Fresnes du 29 avril au 14 mai 1940.

A la Libération, il avait repris contact avec ses anciens camarades. Gérant du Libertaire de janvier à octobre 1946 où il était remplacé par R. Martin, il était également le permanent de la librairie de la Fédération anarchiste au quai de Valmy, où en août 1945 il avait remplacé Rachel Lantier ; c’est lui qui y avait accueilli, lors de sa reprise de contact, Maurice Joyeux qui le décrit ainsi : “Durand était un homme de petite taille qui avait dépassé la cinquantaine. La moustache noire qui lui barrait le visage lui conférait un air sérieux et réfléchi. Commis en librairie, il avait été formé entre les deux guerres par le mouvement syndicaliste révolutionnaire. C’était un homme discret, effacé, dont rien ne permettait de soupçonner l’immense lecture accumulée au cours de sa vie professionnelle et militante. Il fut un de ces éléments indispensables à l’organisation révolutionnaire dont personne ne parle et dont peu se souviennent, ce qui est parfaitement injuste car toute leur existence s’est confondu avec l’organisation qu’ils ont animée"..

Il fut aussi le gérant du numéro 1 de Jeunesse Anarchiste (Paris, 3 numéros de juillet 1946 à juin 1947) où il fut ensuite remplacé par R. Robic et dont l’administrateur était Louis Fassier et gérant du périodique Plus loin (Paris, 2 numéros de mars à juin 1946) dont l’administrateur était Robert Joulin et auquel collaborèrent Louis Mercier Damaski, G. Fontenis Fontaine Marcel Guennec, Marcel Lepoil, Serge Ninn, André Prudhommeaux, Giliane Berneri, et Armand Robin. Charles Durand fut également le directeur de bien des titres de la presse libertaire de l’exil espagnol (Solidaridad obrera, CNT, Ruta, Cenit…) et au cours de l’année 1946 de la feuille Le Clairvoyant, organe du syndicat unique (CNTF ?) de la STCRP. Militant du groupe FA de Paris-Banlieue sud (Antony et Bourg-la-Reine), il était également très actif au sein de la Solidarité Internationale Antifasciste (SIA) et de la CNTF dont il était membre de la commission administrative (1946).

Selon la police, il s’adonnait parfois à la boisson, ce qui lui aurait valu à l’été 1948 d’être évincé de son poste de permanent à la librairie du Quai de Valmy.

Charles Durand est mort le 9 janvier 1952 à Paris XVe arr.


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