Dictionnaire international des militants anarchistes
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DURAND, Auguste, Gabriel
Né le 13 juillet 1876 à Vère (Tarn) - Ouvrier mécanicien - AIA – CGT – Marseille (Bouches-du-Rhône)
Article mis en ligne le 23 mars 2007
dernière modification le 17 mars 2024

par R.D., René Bianco

Militant anarchiste et syndicaliste, Auguste Durand apparaît en 1898 lors des conférences de Lucien Weill Henri Dhorr et de Maurice Chaumel. Il demeurait alors à Marseille, boulevard Barras. Il appartint ensuite au Groupe central libertaire, mais c’est surtout lors de la création de l’Association Internationale Antimilitariste (AIA) qu’il commençât à déployer une intense activité. Ainsi en 1905, on le vit à la tribune pour le meeting de solidarité au peuple russe (février) ; au congrès régional antimilitariste (juin) il fut le délégué de la section de Marseille et le 1er octobre il prit la parole avec Jean Marestan au meeting organisé à l’occasion du départ de la classe.

En juillet 1907 il était le secrétaire, aux cotés de Maurice Imbard (trésorier), du comité local de La Liberté d’opinion constitué pour défendre le compagnon Jean Fay, détenu le 14 juillet 1907 lors d’une manifestation contre le défilé militaire.

En mars 1908 il fut l’un des organisateurs des conférences de Sébastien Faure à Marseille et à Aubagne, et l’année suivante, il fut élu au conseil d’administration de la Bourse du travail (fondée en 1888) peu après avoir fondé avec Gustave Cauvin, Bougearel et Auguste Berrier le Comité Intersyndical, un groupe de propagande syndicaliste révolutionnaire et antimilitariste. En 1909 il fondait avec eux le Comité de Défense Sociale (CDS) dont il sera l’une des figures dominantes et en sera le secrétaire jusqu’en 1913. Ce groupe, placé sous la présidence de la citoyenne Chardon, proscrite de 1851, reçut l’adhésion d’un certain nombre de syndicats et de la plupart des groupes anticléricaux. Parmi ses membres actifs il comptait aux cotés de quelques socialistes révolutionnaires comme Philémon Gras et Edmond Giraud, de nombreux anarchistes et antimilitaristes tels que Albert Abeille, Auguste Allena, Jean Augier, Edourd Barrat, Émile Barbe, Maurice Dupuy, Jean-Marie Ettori, Mme Gay, Léon Meissirel, Augustin Sartoris, etc. En mai 1909 Durand fit partie de la commission chargée d’organiser une manifestation à l’occasion du retour en France des cendres de Louis Aernoult assassiné aux Bataillons d’Afrique.

Durand collaborait également à L’Ouvrier syndiqué, bulletin de l’Union des Chambres Syndicales Ouvrières (UCSO) et de la Bourse du travail de Marseille dans lequel il publia pendant un temps un « bulletin antimilitariste ». Il prit également la parole aux meetings tenus à la Bourse pour la libération d’Émile Rousset, la révision du procès de Jules Durand, contre la répression en Espagne et l’exécution de Francisco Ferrer, contre la vie chère, contre les lois scélérates, etc.
Il fut mandaté à plusieurs reprises comme délégué de l’UCSO et de la Bourse du travail pour faire dans la région des conférences de propagande syndicaliste. C’est ainsi qu’à la suite des réunions qu’il avait organisé à Port-de-Bouc, se constitua en avril 1910 le syndicat international de la construction dans cette ville.

Durand présida également à Marseille de nombreuses conférences anarchistes dont celle de Vigné d’Octon (novembre 1911), et de Sébastien Faure (décembre 1911). Il était également en relation avec Louis Lecoin dont il reçut en octobre 1912 les affiches de la Fédération Communiste Anarchiste (FCA) intitulées Désertez !.

Les 11-12 mai 1913 il fut délégué au congrès constitutif de l’union départementale de la CGT dont il fut élu secrétaire général. Il était à cette époque le principal anaimateur du Groupe d’études sociales qui réunissait des anarchistes de toutes tendances. On y retrouvait en effet des syndicalistes comme Bertin Ollivier, Ferdinand Pons et Louis Réaud, des individualistes comme Eugène Comte, Albert Mayre et Jean Louis Vars, des anarchistes communistes comme Bougearel, Charles Hotz et Jean Marestan et de jeunes syndicalistes révolutionnaires comme Jean Augier, Jacques Casanova, Jean Charles, Maurice Dupuy, Max et Paul Roubinaud.
Jusqu’à la déclaration de guerre, Auguste Durand soutint aussi activement les activités de la troupe du Théâtre Social et, le 29 mai 1913, avait été condamné par le tribunal de simple police à 5f d’amende pour avoir contrevenu à l’arrêté préfectoral concernant kles spectacles antimilitaristes.
A la même époque il soutenait les militants espagnols qui s’étaient regroupés dans un Comité Pro-Amnistia et mit à leur disposition un local situé 48 rue Tapis vert, qui n’était autre que le siège de la clinique ouvrière des métaux.
En 1914, il demeurait alors, 14 rue Devilliers dans le quartier des 5 avenues, il prit la parole avec Pons lors du meeting du 1er mai à la Bourse du Travail.
Selon le Maitron, il fut à cette époque attaqué par certains groupes anarchistes communistes qui lui reprochaient d’être devenu “un fonctionnaire syndicaliste” appointé.


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