Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

SPICHIGER, Auguste

Né en 1842 à Langentahl (Berne) — mort le 29 juin 1919 — Ouvrier horloger, guillocheur — AIT — La Chaux-de-Fonds (Suisse) — États-Unis — Odessa — Lyon (Rhône)
Article mis en ligne le 30 septembre 2016
dernière modification le 7 août 2024

par Gianpiero Bottinelli, Marianne Enckell, R.D.

Auguste Spichiger participa au meeting du Crêt du Locle (canton de Neuchâtel, Suisse) en mai 1869, après la première visite de Bakounine dans le Jura, et signa une protestation contre l’intervention de l’armée dans la grève des maçons et manœuvres de Lausanne la même année. Il fut membre du comité de la Fédération romande “collectiviste” en octobre 1870, à La Chaux-de-Fonds, délégué au congrès de Sonvilier de novembre 1871, où fut fondée la Fédération jurassienne, puis régulièrement membre du comité fédéral. C’est lui qu signa avec A. Huguonet le mandat de James Guillaume et d’Adhémar Schwitzguébel au congrès de l’AIT à La Haye ; il fut délégué aux congrès de l’AIT anti-autoritaire en septembre 1873 (Genève) et en octobre 1876 (Berne).

Avec trois ouvriers graveurs (Frédéric Graisier, son frère aîné Jacob Spichiger et Albert Nicolet), il reconstitua un atelier coopératif à La Chaux-de-Fonds, qui ne parvint toutefois pas à survivre. Il publia dans L’Almanach du Peuple pour 1875 un article à ce sujet et collabora au Bulletin de la Fédération jurassienne (1872-1878). Il participa aussi aux activités de la Fédération française de l’AIT en Suisse et distribua le journal L’Avant-Garde ; il édita les actes du procès contre ce journal et son rédacteur Paul Brousse. Mais, boycotté par les patrons, inscrit sur les listes noires, il dut partir quelque temps en France puis émigra aux États-Unis de 1887 à 1893.

Kropotkine avait écrit de lui : « Celui ci était un philosophe, lent de corps et d’esprit qui avait le physique d’un Anglais ; il s’efforçait toujours d’aller au fond de toutes choses et il nous surprenait tous par la justesse des conclusions auxquelles il parvenait en réfléchissant sur toutes sortes de sujets, tout en travaillant à son métier de guillocheur ».

De retour en Suisse, à La Chaux-de-Fonds, il collabora depuis 1906 à La Voix du Peuple de Lausanne et à L’Almanach du Travailleur pour 1911. Il était resté très proche de James Guillaume, mais polémiquait en revanche avec d’autres anciens comme Pindy.

En 1912, il partit pour un an à Odessa. De retour à La Chaux-de-Fonds en 1913, il publia la brochure Le Parti pettavelliste, critiquant les socialistes Paul Pettavel (pasteur), Charles Naine et E.-Paul Graber pour leur “piétisme” et leurs illusions parlementaires.

Avec d’autres anarchistes de Suisse, il fut parmi les partisans de l’Union sacrée lors de la guerre.

Il passa la fin de sa vie à Lyon où il devait décéder le 29 juin 1919.

Il aurait été le père biologique de la militante communiste française Suzanne Girault (née Depollier à La Chaux-de-Fonds le 18 juillet 1882).


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