Dictionnaire international des militants anarchistes
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DUMAS, Alphonse “JOUVIN”
Né le 29 mai 1849 à Bourg-les-Valence (Drôme) - Tourneur en poterie - Saint-Étienne & Terrenoire (Loire) - Marseille
Article mis en ligne le 20 mars 2007
dernière modification le 25 mars 2024

par R.D.

Alphonse Dumas s’était marié le 26 mars 1870 à à Bourge les Valence avec Maie Florentine Rambaud (née le 2 novembre 1849) Bourg les Valence) et dont il eut 3 enfants : Jeanne (née le 24 juin 1870), Marguerite Léa (née le 4 mars 1872) et Charles Alphonse (né le 9 février 1874).

Dès 1880, Alphonse Dumas, qui demeurait 110 rue de la Gare à Montchanin les Mines (Saône-et-Loire), était le responsable à la propagande du groupe révolutionnaire local.

Tourneur en poterie à La Valette (Loire), Alphonse Dumas dit Jouvin était le responsable du groupe Les Sapins du Mont Pilat formé fin 1889 à Saint-Chamond. Avec sa fille Marguerite Léa, il milita essentiellement à Saint-Étienne et occasionnellement à Marseille.

Il collabora au journal de Constant Martin Le ça ira (Paris, 10 numéros du 27 mai 1888 au 13 janvier 1889) et était en 1890 membre du groupe de Saint-Étienne dont faisaient également parti Rulière, Fauvet, Étienne Faure, Samuel, Jean Faure, Chapoton et Ricard entre autres. Il était également le président du syndicat des hommes de peine qui regroupait les anarchistes de la région. Le syndicat tenait ses réunions à la Bourse du travail dont il fut expulsé à l’automne 1891. Cette même année 1891, lors de l’affaire de l’assassinat de l’ermite de Chambles par Ravachol, il avait été arrêté pour avoir favorisé la fuite de ce dernier “en coupant ses liens”.

En janvier 1892 il fut soupçonné d’avoir accompagné Sébastien Faure lors d’une tournée de conférences dans la région. Lors d’une de ces réunions, le 7 janvier à Lyon, au commissaire de police qui avait ordonné la formation d’un bureau, un compagnon non identifié l’avait apostrophé en ces termes : “… Je ne veux pas manger ce policier ; c’est trop coriace, trop infect. Lyonnais, on vous met hors la loi. Nulle part on ne forme de bureau pour les réunions publiques, ni à Paris, ni à Dijon, ni à Mâcon. La loi est foulée aux pieds par une mesure exceptionnelle. Vous policiers, vous n’avez pas le droit d’être ici, à cette table, et d’écrire ce que nous disons. Si un citoyen de cette salle vous descendait de cette tribune, vous n’auriez pas à réclamer, car vous vous êtes mis hors la loi en nous contraignant à former un bureau… Il viendra un moment où on leur fera payer cher cet instant de contrainte”. La police ouvrit une enquête afin de prouver que ce compagnon non identifié était Dumas afin de pouvoir le poursuivre pour "provocation au meurtre non suivie d’effet". Le 21 mars 1892 il fut condamne par défaut à un mois de prison et 200 fr d’amende pour outrage à un commissaire lors de cette réunion tenue le 17 janvier précédent, puis, le 14 avril en appel, à 20 jours de prison.

Le 22 avril 1892, comme de très nombreux compagnons, tant à Paris, qu’en banlieue et en province, il fut arrêté à Saint-Chamond préventivement à la manifestation du 1er mai et la perquisition menée à son domicile n’avait donné aucun résultat. Ce même mois de mai, il aurait été, selon la police, envoyé à Montbrisson pour y y trouver des logements pour les compagnons venant assister au procès de Ravachol. C’est à cette même époque que sa femme aurait reçu la somme de 70 francs du compagnon Greletty (voir ce nom) de Saint-Étienne et somme provenant d’un vol. Il fut prouvé qu’elle en ignorait la provenance et il ne fut pas possible pour les autorités de poursuivre Dumas lors du procès de Greletty inculpé de "complicité de vol par recel".

En novembre 1893, lors d’une perquisition à son domicile, la police avait saisi le manuscrit d’un placard se terminant par “Mort aux fusilleurs” à propose des récents attentats de Barcelone et Marseille.

Le 1er janvier 1894 - où il se trouvait semble-t-il à Marseille ? - son domicile de Saint-Étienne fut l’objet d’une perquisition où la police avait saisi de la correspondance.

Début 1896, son fils Charles Alphonse avait refusé de participer au tirage au sort pour le service militaire. A cette même époque, sa fille Anna était la compagne de Broussouloux de passage à Saint Etienne.

Le 16 octobre 1896, à l’occasion de la venue dans la région de Broussouloux pour y donner des conférences, il avait été l’objet d’une perquisition où la police avait saisi quatre listes signées de protestations contre la condamnation de Cyvoct ainsi qu’une lettre (datée de janvier 1896) de Marie de Saint Remy lui étant adressée et traitant d’anarchie.

En 1897 il était céramiste à Pont de l’Ane par Terrenoire (Loire), et avait passé une annonce dans le Libertaire pour former un groupe anarchiste. C’est également lui qui avait amené à l’anarchisme Claude Rousselet Galhauban lorsque ce dernier avait travaillé chez lui. A l’été 1897 il se mettait à la disposition des groupes qui voudraient organiser des soirées familiales au profit de l’école libertaire (voir E. Janvion) pour leur faire une causerie sur le sujet.

Le 12 juillet 1900 il donna une conférence à Grenoble sur le thème "La liberté en danger" qui lui valut, deux jours plus tard d’être arrêté, poursuivi pour une soi disant apologie de l’acte de Caserio et condamné le 25 juillet à 2 mois de prison et 50 francs d’amende.

Sa fille Jeanne était la compagne d’Elie Patouillard à Peyrins dans la Drôme. Son autre fille, Marguerite Léa épousa en Espagne en 1899 Gaston Lance puis, en 1908, émigra avec sa fille Lydie (née à Paris) aux Amériques.


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