Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

BÉBIN Ambroise, Marie “THIBOU”

Né à Ploërmel (Morbihan) le 7 mars 1883 — mort en mai 1972 — Cordonnier — FCAR — PCF — Rennes (Ille-et-Vilaine)- Paris — Orsay (Essonne)
Article mis en ligne le 7 mai 2016
dernière modification le 8 août 2024

par ps

Fils d’un carrier, époux de Berthe Bébin (née Berthe Roure), militante communiste depuis 1921, Bebin entra lui-même au PC, le quitta puis le rejoignit en 1950, attaché dans tous les cas à la défense de la cause populaire, jusqu’à sa mort survenue en mai 1972.

Issu d’une famille pauvre de six enfants (il était le quatrième), il eut une enfance malheureuse et manqua parfois de l’essentiel. Apprenti cordonnier chez un premier patron misérable, il passa son temps rivé à des besognes qui n’avaient rien à voir avec sa formation. Tuberculeux à quinze ans par suite de privations, il retrouva peu à peu assez de force pour commencer à Rennes une vie de militant au service de la classe ouvrière dont « Les problèmes devaient l’occuper toute sa vie ». C’est là qu’il connut Louise Michel, comme elle passait dans cette ville au cœur d’une longue tournée à travers la France.
A Rzennes il demeurait rue d’Antrai et en 1906 fut mêlé à une affaire de vols qualifiés et incendie volontaire, pour laquelle les frères Guérin furent condamnés, par contumace, à mort mais où Bébin fut acquitté

ILs’était marié en juin 1904 à la couturière Julie, Joséphine Maguet dont il se séparera début 1914 et dont il divorça en mars 1918. Il eut aussi pour compagne Alice Morand, la sœurde Jeanne et compagne de Libertad.

À Paris ensuite où il demeura avec Alice Morand, 1 square Bolivar, Ambroise Bébin dit Thibou retrouva certains de ses camarades, auxquels s’ajoutèrent ceux qui participaient comme lui aux conférences anarchistes révolutionnaires : Libertad, Monmousseau, Lorulot. Au début des années 1910 il était membre de la Fédération communiste anarchiste révolutionnaire (FCAR).

Militant anarchiste passionné d’antimilitarisme, il fut parfois surveillé pendant la période 1914-1918 et connut même plusieurs fois la prison.
Le 20 janvier 1915 il avait été versé dans les services auxiliaires sur décision du conseil de révision de la Seine, puis avait été affecté dans une Régiment d’infanteie à Vannes. Au printemps 1916 il était mobilisé à la 10e section C.O.A. de Rennes.
Pendant son séjour en Bretagne, il paya plusieurs de ses dépenses avec de fausses pièces de 5 francs qu’il prétndit avoir reçu d’un soldat dont i. ignorait l’identité. L’enquête avait abouti à l’arrestation d’un architecte nommé Garnier chez qui l’on retrouva outillage complet de faux monnayeur.
Le 6 octobre 1916 il avait été condamné par le Conseil de guerre de Nantes à 10 ans de travaux forcés, à la dégradation militaire, 5 ans d’interdiction de séjour et 1000 francs d’amnde pour “émission de fausse monnaie”. Après avoir été envoyé en juillet 1918 dns un camp à Villiers sur Marne, il s’en était évadé le 16 octobre suivant et n’avait pas été retrouvé.

Après la guerre, sans qu’il rompît jamais avec ses amis libertaires, il devait être influencé par de nouveaux courants de pensée, se sentir attiré par de nouvelles lignes d’action. « La révolution de 1917 l’avait galvanisé » au dire de Berthe Bébin. Il avait rencontré celle-ci en 1919, l’avait suivie aux réunions où parlaient Cachin, Vaillant-Couturier, Barbusse, Georges Pioch, Frossard.

En avril 1925 il avait été rayé de la liste des anarchistes.

Ouvrier bottier, il lui était arrivé de chausser des rois (Alphonse XIII, Édouard VII), plus souvent encore de réfléchir aux injustices sociales tout en travaillant « pour le compte de patrons âpres » au service de « clients méprisants ». Peu à peu, la lecture du journal L’Humanité fit de lui, selon sa femme, « un de ces ouvriers devenus intellectuels » éprouvant le besoin d’adhérer. En 1934, il entra au PC, l’abandonna pendant quelques années pour le retrouver en 1950 (cellule Paillole d’Orsay-le-Guichet) et ne plus s’en séparer.

Quand vinrent les années tourmentées d’avant-guerre, la victoire nazie et le cortège de misères qu’elle entraînait, ce fut l’occasion pour les époux Bébin d’aider les infortunés (adoption en commun avec des amis d’enfants espagnols, secours matériels et moraux aux militants incarcérés ou en fuite).

Le 3 mai 1949 il avait épousé à Paris la militante communiste Berthe Roure.

Cordonnier retraité, domicilié à Orsay (Essonne), il mourut à Antony (Hauts-de-Seine) le 22 mai 1972.


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