Gallinand, qui demeurait 9 bis rue Albouy, était au début des années 1900 très lié à Bour (Baptiste ?) qui fut le délégué des garçons de magasin de la Seine au Xe congrès de la CGT à Marseille (octobre 1908) puis qui avait été nommé au secrétariat de la fédération CGT des ports et docks.
Suite au congrès anarchiste des 4, 11 et 19 avril 1909, tenu à Paris au siège de la CGT, rue de la Grange-aux-Belles, et qui avait réuni une cinquantaine de délégués, avait été fondé une Fédération révolutionnaire dont Gallinand dit « Tony-Gall » – qui avec Charles D’Avray y avait représente les chansonniers révolutionnaires - fut nommé trésorier au coté de Lucien Belin nomé secrétaire.
Tony-Gall et sa compagne Louise, qui étaient membres du groupe des poètes et chansonniers révolutionnaires, lui même étant le secrétaire adjoint du groupe, se produisaient souvent comme chansonniers lors des sorties et réunions libertaires, syndicales ou du groupe de La Muse rouge. Le 15 novembre 1909, avec entre autres sa compagne Louise Gall, Charles D’Avray et Maurice Doublier, il avait notamment participé à la matinée organisée par la Grande Loge de France pour l’érection d’un monument à Louise Michel.
Après l’échec au printemps 1910 de la Fédération révolutionnaire, il participa à l’automne 1910, aux cotés notamment de Durupt, Belin, Goldsky à la fondation de la Fédération révolutionnaire communiste (FRC). Il était à cette époque le permanent du syndicat CGT des cochers livreurs de Paris, adhérent à la Fédération des ports et docks. Au printemps 1911, suite à la rupture entre anarchistes et hervéistes de La Guerre sociale de G. Hervé, il fit partie du groupe révolutionnaire indépendant du XVIIIe arrondissement formé autour d’Almereyda, Merle, Diolé et Goldsky.
“Tony-Gall”, qui avait été l’auteur de plusieurs poèmes édités par la Muse rouge dont La prochaine révolte et En libre harmonie, a été tué au cours de la Première Guerre mondiale.