Demeurant 11 rue Ferragus, Amédée Langlois était en 1898 le responsable de la bibliothèque sociale d’Aubervilliers qui fonctionnait chaque samedi au 11 rue des Écoles. Abonné au Libertaire dès 1897, il fut un des principaux animateurs du groupe Les libertaires des Quatres-Chemins, où Léon Jouhaux fit son éducation politique.
En 1901, il fut arrêté sous l’inculpation d’avoir pris part à l’incendie de l’église d’Aubervilliers. Comme rien ne put être prouvé, le parquet chercha « à l’englober dans des affaires de cambriolage » (Le Libertaire du 31 mars 1901). Au printemps 1901 une souscription fut ouverte dans Le Libertaire au profit de sa compagne restée ans ressources avec à sa charge ses vieux parents et un enfant en bas âge. L’année suivante, il fit un séjour à la Santé pour « résistance à agent » après avoir le 21 mai 1902 s’être interposé entre des agents et un homme que ces derniers brutalisaient.
Depuis 1900, il habitait Villa des Roses, et avait pour ennemi personnel un homme du voisinage, l’instituteur Clotaire Lafolie. Le 5 octobre 1906, une violente bagarre les opposa. Lafolie, ayant le dessous, saisit son revolver et toucha Langlois à l’abdomen et aux reins. Celui-ci expira, le lendemain, à l’hôpital Lariboisière.
La presse prit aussitôt le parti de Lafolie, dépeignant Langlois comme un cambrioleur violent et alcoolique. Le Petit Parisien le qualifia de « sorte de vagabond, vaguement anarchiste ». Les Temps nouveaux rapportèrent le drame en précisant : « Nous ignorons les causes de ce meurtre. Langlois était un anarchiste convaincu et qui sera regretté. »
Lafolie fut acquitté par la cour d’assises le 29 avril 1907, acquittement confirmé en appel le 2 juillet.