François Marius Lambert demeurait 6 rue de Richelieu à Toulon où au début des années 1890 sous le nom de Delaporte il recevait de la correspondance anarchiste et était membre du groupe La Guerre sociale de Toulon en 1891. Le 1er mai 1892 il avait été arrêté avec le compagnon Riemer, sa compagne, Auguste Chauvin, André Michel et Alexandre Dodero en train d’afficher des placards anarchistes. Poursuivis pour « association de malfaiteurs », tous, à l’exception de Dodero qui avait été expulsé, bénéficièrent d’une non-lieu. Le 3 septembre 1892 il fut le secrétaire d’une conférence tenue par Riemer au café Mante et à laquelle avaient assisté environ 70 auditeurs. Selon la police il avait « une certaine facilité de parole qui lui permettait d’exposer les théories violentes et la propagande par le fait ». Il demeurait à cette époque 13 rue du Gars. Il fut l’objet le 3 janvier 1894 d’une perquisition dans laquelle, outre des journaux anarchistes, la police avait saisi une lettre de Vaillant. A la mi février 1894 la police avait saisi un paquet de 20 exemplaires du placard A Carnot le tueur qui lui avait été adressé au nom de Delaporte au Comptoir Marseillais, Cours Lafayette. Un autre paquet qui lui avait été adressé depuis Londres et contenant 20 exemplaires du placard Les dynamitards aux Panamitards et un exemplaire intitulé Réponse aux fusilleurs (voir portfolio), avait également été saisi le même jour. Le 18 juillet 1894 il avait été l’objet d’une perquisition où furent saisis deux numéros de La Révolte et une carte de visite du compagnon Henri Basset de Marseille. En septembre suivant, comme plusieurs autres militants de Toulon, il fut l’objet d’une nouvelle perquisition qui ne donna aucun résultat. En 1895 sous le nom de Fouque il était allé à Marseille pour s’entretenir avec Sébastien Faure et assister à ses conférences.
En 1902, il travaillait comme peintre à l’Arsenal. Il n’assistait plus aux réunions anarchistes mais continuait de fréquenter le compagnon Riemer ce qui faisait supposer aux autorités qu’il « n’avait pas complètement renoncé à ces doctrines » et qu’il devait être maintenu sous surveillance spéciale.
Il s’agit vraisemblablement du Lambert qui, fin avril 1906, avait présidé à la Bourse du travail de La Seyne la conférence antimilitariste de Lorulit et E. Girault à laquelle avaient assisté 200 personnes environ.