Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

GRAILLAT, Antoine “TONY”

Né le 4 décembre 1844 à Lyon — Menuisier ébéniste — Lyon (Rhône) — Genève — Paris
Article mis en ligne le 11 juin 2015
dernière modification le 1er novembre 2024

par ps

Antoine Graillat dit Tony, domicilié à Lyon, 14, côte Saint-Sébastien, militant radical sous l’Empire, appartint au Comité de sûreté générale installé révolutionnairement à l’Hôtel de la police de Lyon, le 4 septembre 1870. Pour cette raison, au temps de l’Ordre moral, il fut cité devant le 1er conseil de guerre de la 14e division militaire qui le condamna par contumace, le 3 octobre 1874, à dix ans de travaux forcés et dix ans de surveillance de haute police.

Réfugié à Genève, Graillat bénéficia de la remise de sa peine, le 30 mai 1880 et rentra par la suite en France où il milita dans les rangs anarchistes.

Début 1881 il demeurait 4 rue Seveste (puis 39 rue d’Orsel) et fut en septembre l’un des membres fondateurs avec Couchot du groupe La Sentinelle révolutionnaire (ou groupe anarchiste de Clignancourt) dont le secrétaire était Henri Moroth et le trésorier Benoit Dodin. Les autres membres influents du groupe étaient Mithridate Philippe, Adhémar Blay, Frédéric Paris, Alexandre Dextre et Jules Cézard. Le groupe, qui comptait environ 25 adhérents, selon la police, se réunissait “Aux vendanges de Bourgogne”, 9 rue des Abbesses, dans une salle en sous-sol, à laquelle on accédait par une trappe située dans la salle de billard. Les groupes L’Aiguille, La Panthère des Batignoles et celui de Levallois-Perret, se réunissaient aussi dans ce local.

Le 12 octobre, il avait été l’un des assesseurs du meeting organisé par le groupe à la salle de la Reine blanche, boulevard de Clichy, sur l’expédition française en Tunisie. Un bureau présidé par Bérard et comme secrétaire Courapied avait été formé. Dans la salle, décorée d’un drapeau rouge où il était inscrit La sentinelle révolutionnaire groupe communiste et anarchiste du XVIIIe arrondissement, Louise Michel et Émile Gautier entre autres, avait pris la parole devant environ 140 hommes et 60 femmes selon la police. La réunion s’était terminée aux cris de « Vive la Commune ! Vive l’anarchie ! Vive la révolution ! »

C’est lui qui en décembre 1881 avait présenté W. Tcherkesov au Cercle d’études sociales du XVIIIe arrondissement où ce dernier avait fait un exposé sur l’anarchisme.

En novembre 1884, à Paris, il fut avec H. Ferré, Hemery Dufoug et Constant Martin, l’un des anarchistes membres du jury d’honneur formé par des représentants des divers courants révolutionnaires pour juger Druelle dit Sabin accusé d’être un mouchard par le journal Le Cri du peuple, accusation confirmée par le jury le 27 novembre.

Il était toujours signalé dans les réunions du groupe en 1885. Il participait en janvier 1885 au comité anarchiste abstentionniste du XVIIIe arrondissement. En mai 1885 il avait appelé tous les anarchistes à se rendre aux obséques de Victor Hugo, munis de drapeaux noirs.


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