Augustin Monier s’était installé en 1885 à Lyon où il résida 130 Cours Lafayette. Membre d’un groupe anarchiste, il était avec Ernest Monfray, l’un des diffuseurs de La Révolte. Il était également membre de la Ligue des antipatriotes, de la Ligue des antipropriétaires et de la chambre syndicale des hommes de peine — s’agit il du Monnier signalé comme délégué des groupes anarchistes lyonnais et de la chambre syndicale des hommes de peine de Lyon au congrès national ouvrier tenu en décembre 1888 à Troyes (Aube) ? Il était un orateur habituel dans les réunions et un lecteur des journaux Le peuple et La Verité.
Le 9 février 1887, suite à l’explosion de deux bombes au Palais de justice, il avait été l’objet d’une perquisition comme plusieurs autres militants.
Le 13 septembre 1888 il fut condamné par défaut à un jour de prison et 6 fr d’amende pour « fausse déclaration de réunion” » à Lyon. Il résidait à cette époque 60 rue Pierre Corneille. Ajourné pour « faiblesse » lors du tirage au sort de 1887, il devait repasser devant un conseil de révision et avait déclaré, selon la police, qu’il « ne ferait pas son service militaire », ce qui lui valut d’être signalé à la gendarmerie.
Le 30 juillet 1890, il assista au procès à Lyon du compagnon Octave Jahn et manifesta son approbation de la défense de ce dernier, ce qui lui valut d’être arrêté.
Il fut une nouvelle fois condamné le 12 novembre 1891 à un jour de prison et 15 fr d’amende pour non constitution de bureau lors d’une réunion tenue à Saint-Étienne.
Il s’agit vraisemblablement du Monnier (sic) signalé en janvier 1892 par la police comme s’étant opposé à Sébastien Faure qui dans une réunion avait défendu le droit au vol, puis, à la mi janvier lors du congrès régional tenu à Lyon (voir Durey), s’était prononcé en faveur de la participation des anarchistes à la manifestation du 1er mai.
Monier vécut longtemps en concubinage avec la fille du compagnon Gaspard Lemoine. Il avait fait célébrer leur union libre, sans prêtre ni magistrat, par le compagnon Teisseire. Puis il vécut avec Marie Achar qui devait décéder le 9 mai 1892. Fin avril 1892, il était parvenu à échapper à la rafle préventive à la manifestation du 1er mai dans laquelle avaient été arrêtés une quarantaine de compagnons de la région.
En janvier 1893 il se maria avec Augustine Mairel et semble alors avoir abandonné tout militantisme anarchiste, bien qu’en avril 1894 il ait encore été l’objet d’une perquisition. Radié des listes d’anarchistes à surveiller en août 1894, il fut toutefois réinscrit au début 1896 avant d’être définitivement radié suite à son décès à Lyon le 6 mai 1899.
Monier avait également été membre de la Chambre syndicale des ouvriers parqueteurs et raplanisseurs de Lyon, où il ne semble pas avoir joué un grand rôle.