Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

DESMARS, Michel

Né le 10 août 1942 à Angers (Maine-et-Loire) — mort le 20 décembre 2021 — Cheminot — MCL — OCL — UTCL — AL — CGTFO — CFDT — SUD — Tours (Indre-et-Loire) & Toulouse (Haute-Garonne)
Article mis en ligne le 27 février 2007
dernière modification le 5 août 2024

par R.D.

Fils d’un militant communiste et syndicaliste, Michel Desmars, titulaire d’un brevet de mécanicien et de dessinateur projeteur avait commencé à travailler en 1961 et adhéré à l’Union des anarcho-syndicalistes (UAS) et à Force ouvrière. Depuis l’automne 1964 il travaillait au dépot SNCF de Saint-Pierre-des-Corps (Indre-et-Loire).

Cheminot à Tours où il habitait 2 allée Cheverny, Michel Desmars avait été pendant le mouvement de mai 1968 l’un des animateurs avec Georges Fontenis du Comité d’Action Révolutionnaire (CAR) de Tours qui regroupait des lycéens, étudiants et ouvriers de toutes tendances et « comptera jusqu’à plus de 50 participants ». Le CAR qui était présent dans quelques entreprises (SNCF, SKF et Indreco) et se réunissait aux “Arts Déco » adoptera fin mai un projet de Plateforme pour une organisation révolutionnaire (reproduit in G. Fontenis, op. cit.).

Secrétaire depuis 1965 du syndicat FO des cheminots de Tours, il fut exclu de FO en septembre 1969 à la suite d’une grève des agents de conduite.

Il participait ensuite au regroupement de communistes libertaires autour de Georges Fontenis et de Daniel Guérin dans le Mouvement Communiste Libertaire (MCL). Il animait le Comité d’Action Cheminots en collaboration avec le journal Les Cahiers de Mai (Paris, au moins 40 numéros du 15 juin 1968 à 1973) créé « par des étudiants, des ouvriers, des intellectuels qui participaient activement au mouvement de Mai ». Il collaborait au bulletin des cheminots Action-Cheminots (Tours, 6 numéros de mars 1970 au printemps 1971) dont il était le directeur et où il défendait des positions très anti-appareils syndicaux et ce jusqu’à la dissolution du groupe cheminots en 1972. Il avait été également le directeur de Action-Tours (8 numéros de septembre 1969 à octobre 1970), journal du groupe local du MCL.

De 1971 à 1976 il a été le directeur des deux séries de Guerre de Classes (Tours, 2 numéros en 1971 puis 12 numéros de novembre 1971 à mars 1976), organe du MCL devenu ensuite Organisation Communiste Libertaire (OCL). Le numéro 1 précisait que le MCL était « né de la rencontre de la Jeunesse Anarchiste Communiste, des militants de l’ex Fédération Communiste Libertaire et du groupe Action-Tours, au cours de l’année 1969… ». Il sera ensuite membre de l’Union des travailleurs Communistes Libertaires (UTCL) organisation née d’une fusion des anciens de l’OCL et d’une scission à Pâques 1976 de l’Organisation révolutionnaire Anarchiste (ORA).

En 1974 il avait adhéré à la CFDT dont en 1976 il devint secrétaire général de l’union professionnelle régionale de Tours, puis en 1980 fut nommé au secréatriat confédéral.

En 1986 il était secrétaire fédéral de la CFDT cheminots. Lors de la grande grève de décembre il s’opposera avec d’autres militants de l’UTCL à la Coordination Intercatégorielle –où figuraient d’autres cheminots libertaires dont Serge Torrano — et lors du vote de sanction de la fédération CFDT contre ses adhérents membres de la coordination, il sera toutefois le seul, en tant que délégué de Tours, à s’abstenir : les autres militants de l’UTCL, appuyés par les militants de la Ligue communiste, votant les sanctions contre la coordination de Paris-Sud.

Au début des années 1990 Michel Desmars prit sa retraité à Toulouse et milita notamment à Action contre le chomage (AC) et à Droit au logement (DAL) ainsi qu’à Alternative libertaire tout en appartenant à l’Union régionale des retraités CFDT jusqu’en 1996 où il participa à la création de SUD Rail. Lors des élections municipales de 2001, il fut élu conseiller municipal à Toulouse sur la liste “Motivé-es”, poste dont il démissionna en hanvier 2008. En 2005, il s’était installé au [Le] Verdier (Tarn) où il fut élu maire en 2014 e t réélu en 2020.

Michel Desmars, qui était marié et père de trois enfants, est décédé le 20 décembre 2021.


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