Jean Poyet, qui demeurait 170 avenue de Saxe à Lyon, avait été fiché comme anarchiste dès 1887. Le 30 mars 1892, comme 38 autres anarchistes de Lyon, il fut l’objet d’une perquisition, puis lors de la rafle du 22 avril en prévision du 1er mai et du procès Ravachol, il fut arrêté avec 28 autres et poursuivi pour « association de malfaiteurs ». Il fut relaxé le 7 mai suivant.
Pendant l’été 1893 il participa à de nombreuses réunions préparatoires au lancement du journal communiste anarchiste L’Insurgé (Lyon, au moins 15 numéros du 12 août au 18 novembre 1893) dont les gérants furent L. J. Jacomme puis Ph. Sanlaville et auquel il souscrivit lors de sa publication. Après les attentats de la rue des Bons Enfants et du Bouillon Duval, il fut, comme une centaine d’autres militants lyonnais, l’objet d’une perquisition au cours de laquelle la police ne saisira que des journaux. De nouveau perquisitionné le 1er janvier 1894 à son domicile 69 rue Sébastien Gryphe où la police avait saisi plusieurs brochures et journaux anarchistes, il fut emprisonné dix jours et perdit alors son emploi aux chantiers de la Buire. La police signalait qu’il était un lecteur assidu de La Sociale et des Temps nouveaux. Il fut remis en liberté le 10 janvier après interrogatoire.
Il monta par la suite à Paris où, le 17 octobre 1897, une soirée fut tenue à son bénéfice, se trouvant alors « dans une grande misère ».