Fils de cheminot et enfant de troupe, Jean Bonafous s’était engagé en 1905 au 83e régiment d’infanterie de Toulouse où, après avoir été nommé sergent, il prépara vers 1909 un concours d’admission à l’École militaire de Saint-Maixent. C’est à la lecture de Kropotkine qu’il commença alors à fréquenter les milieux anarchistes et la bourse du travail locale.
Le 23 juillet 1911 il fut arrêté et accusé du sabotage dans la nuit du 5 au 6 juillet d’un pont à Empalot et de collaborer, sous le pseudonyme de Jean Marcel à l’organe toulousain La Lutte sociale. Ces accusations ne purent semble-t-il être prouvées, et en mars 1912 Bonafous quitta l’armée pour aller en région parisienne où il séjourna quelque temps à La Ruche de Sénastien Faure. Il milita ensuite au Comité de défense sociale (CDS) et participa notamment à la campagne en faveur de E. Rousset et aux meetings de la FCA contre la loi Millerand [1]
Il était également membre du comité de L’Entraide dont Edouard Lacourte était le trésorier et Henri Dret le secrétaire et qui avait été fondée en juin 1912 à l’initiative de la FCA.
Après le siège de Choisy et la mort de J. Bonnot, il avait écrit dans Le Libertaire : « Oui nous ne craignons pas d’affirmer que si… Bonnot, si riche de volonté et, disons le mot, d’héroïsme, avait mis cette volonté, cette énergie, cet héroïsme, au service de la cause émancipatrice de la classe opprimée, oui, nous serions fiers et heureux de revendiquer cet homme comme un des nôtres » (cf. Le Libertaire, 11 mai 1912) ce qui lui valut d’être poursuivi.
Jean Bonadous est décédé le 22 septembre 1912 d’une péritonite à l’hôpital Lariboisière.
Dans la nécrologie du Libertaire, Pierre Martin avait écrit : « Ses convictions d’anarchiste révolutionnaire n’étaient pas tissées d’une mauvaise trame. Ses croyances ne se seraient pas facilement effilochées aux ton, ces du chemin : il avait de l’étoffe ».