
Maucuer (parfois orthographié Mancuer) avait été amené à l’anarchisme lors de son apprentissage en cordonnerie par un vieux cordonnier d’origine corse.
Membre dans les années 1930 du groupe Action libertaire de la Fédération anarchiste provençale (FAP), il fréquentait régulièrement les réunions tenues chaque semaine au bar Provence où il venait souvent accompagné d’un ancien mutin de la Mer noire et était également un lecteur de La Patrie humaine.
Mancuer, qui avait perdu à plusieurs reprises son emploi suite à ses idées, participa en 1933 avec d’autres à l’attaque du bureau de poste du quartier de Saint-Barnabé où la police les attendaient et où trois policiers furent tués dans l’échange de coups de feu. Bien qu’il n’ait pas été prouvé que ce soit lui qui aurait été le seul à avoir tiré, il fut condamné à mort. Le 30 avril 1934, après avoir refusé le secours d’un prêtre ainsi que le traditionnel verre de rhum — disant « L’alcool c’est l’opium du peuple » — Mancuer fut guillotiné à la prison Chave après avoir crié « Vive l’anarchie » ou « Vive la Russie » selon les journaux dont L’Humanité du 1er mai où, sous le titre “L’exécution du bandit Mancuer donne prétexte à une odieuse canaillerie” était écrit : « Mettant à profit cette exécution, la presse bourgeoise lance cette canaillerie que Mancuer sous le couperet aurait crié Vive la Russie ! Comme si un Mancuer, assassin d’ouvriers, pouvait avoir quelque chose de commun avec le communisme“…
Il y a vraisemblablement parenté, voir identité, avec Jean-Émile Maucuer, né à Bollène (Vaucluse) en 186 ?, cordonnier, marié et père d’un enfant, qui avait été signalé et fiché comme
membre du groupe anarchiste de Bollène au début des années 1890 avec notamment Lucien Bernard, Sauveur Durand et Felix Roux et avait déjà été suspecté de divers vols et recels avec sa compagne et Felix Roux avec lequel il avait également une résidence à Montélimar.