Lucie Elisa Huberty dite Lucy, était la fille du serrurier Gabriel Huberty et la sœur d’Edouard militant à Reims et de sa sœur aînée Félicie Eugénie.
Elle était la nièce de Henry Cauchy (ou plutôt de Jules Cauchy ?) mort en octobre ou novembre 1936 (Libertaire 6 novembre 1936)
Le Libertaire du 3 septembre 1927 recherchant sa nouvelle adresse, il était probable qu’elle soit déjà abonnée au journal à cette période.
En mars 1928, elle était candidate, « pour la forme » dans le VIe arrondissement de Paris, présentée par le groupe anarchiste-communiste des IIIe, IVe, Ve, VIe, XIIIe, XIVe dont le secrétaire était Odéon. Cette candidature avait pour but d’obtenir des panneaux électoraux et de servir de tremplin d’agitation en faveur de l’amnistie générale.
En mai 1929, à l’occasion des élections municipales, elle était de nouveau candidate « pour la forme » dans le XIVe arrondissement, présentée par la Fédération parisienne et aux cotés de Masson, Ribeyron et Odéon.
Le 7 juin 1931, elle assista, avec son compagnon Gabriel Valentin, au Congrès de la Fédération anarchiste de la région parisienne, qui avait eut lieu au café de l’Abbaye, Grande rue à Carrières-sur-Seine (Yvelines), au cours duquel elle représentait les groupes anarchistes des Ve, VIe et XVIIIe arrondissements. Lucie Huberty avait été désignée comme secrétaire de cette Fédération.
Le 25 juillet 1931, elle convoquait, comme secrétaire, les groupes de la région parisienne à l’assemblée générale de la Fédération parisienne à 20h30, salle Garrigues, 20 rue Ordener. L’ordre du jour comportait un compte-rendu de l’action des groupes, la vente du Libertaire et la campagne pour l’amnistie. Le communiqué dans Le Libertaire était signé « Lucy Huberty ».
Dans Le Libertaire du 9 octobre 1931, paraissait ce communiqué : « 5e-6e-13e-14e : Tous, jeudi, à la réunion, 10, rue de l’Arbalète. Maupoix, Odéon, Ribeyron, Frémont, Lucie Huberty, Valentin, Broca et les autres copains sont particulièrement priés d’être présents.
Avant le Congrès, il faut se rencontrer. Bientôt, notre groupe comprendra le même nombre de militants qu’auparavant, c’est-à-dire une bonne vingtaine. »
Elle fut élue membre de la commission administrative de l’Union anarchiste communiste révolutionnaire (UACR) au congrès de Toulouse des 17 et 18 octobre 1931 dont le secrétaire était P. Odéon et où elle était plus particulièremnt chargé de la correspondance avec les groupes du sud-est et de l’est.
En novembre 1931, elle était la correspondante pour le Sud-Est et l’Est de l’Union anarchiste communiste dont le secrétaire était Pierre Odéon.
Le 8 avril 1932, Le Libertaire annonçait qu’elle était membre de la Commission Administrative de l’UACR.
En décembre 1932, elle souscrivait pour 10 exemplaires du numéro spécial pour « L’amnistie ».
Le 4 juin 1933, elle assistait au Congrès de la Fédération anarchiste de la région parisienne, tenu à Paris.
Les 14, 15 et 16 juillet 1933, elle assista au Congrès d’Orléans (Loiret) de l’UACR, où elle représentait le Xe arr. de Paris. Au nom du groupe de Paris 10e (elle habitait toutefois 1, rue Louis-Bonnet, dans le 11e arr.), elle envoya une circulaire, deux mois avant le congrès, critiquant fortement la rédaction du Libertaire, qui « a cessé d’être révolutionnaire, et même anarchiste, pour devenir réformiste”. La rédaction “préconise la rentrée à la CGT… une section anarchiste révolutionnaire ne peut être conduite avec efficacité qu’au sein de syndicats révolutionnaires groupés dans une Centrale de même tendance ». Au cours de ses travaux, elle prit position pour un congrès annuel, « sauf à le différer si les groupes disent qu’ils ne peuvent y participer. »
Elle quitta donc probablement l’UACR puisqu’elle fonda avec Achille Lausille, à l’automne 1933, L’Action libertaire, organe révolutionnaire (Paris, au moins 8 numéros du 9 novembre 1933 au 19 mars 1934) dont le gérant était René Podevin. Ce périodique, qui respectait scrupuleusement la règle de l’anonymat, était diffusé principalement dans les Xe et XIIIe arrondissements parisiens ainsi qu’à Bezons et Aulnay-sous-Bois.
Lucie Huberty participait à la même époque à la rédaction du Libertaire aux côtés entre autres de Frémont, N. Faucier et Ribeyron.
Lors de la grève générale du 12 février 1934, elle fut arrêtée avec E. Morinière et son ompagnon Valentin par la police municipale et condamné à 6 jours de prison, pour insultes à agents.
Le 14 juillet 1934, elle participait au Congrès des Groupes d’action libertaire, réuni à Paris.
Depuis 1934, elle habitait avec son compagnon 15 rue Marie et Louise (Xe arr.) où ils occupaient une chambre.
Lucie Huberty quittait Paris, peu de jours avant l’arrivée des troupes allemandes et se rendit à Avignon (Vaucluse) où elle se faisait adresser son courrier en poste restante. En raison de sa santé, elle ne travaillait plus.
A la Libération elle habitait 15 rue Marie-et-Louise (Paris 10e) et son domicile figurait en 1950 sur les listes de domiciles à surveiller par la police.
En mai 1946, avec son mari, elle avait versé 20 francs, à l’occasion de la souscription nationale ouverte par la nouvelle CNT, pour la reprise de l’action syndicaliste révolutionnaire.
Elle s’était marié le 18 octobre 1947 à Paris (Xe arr.) avec Gabriel Valentin.
La revue Défense de l’homme de février 1973, annonçant la mort de Gabriel Valentin, passa aussi une petite annonce pour une chambre à vendre à la même adresse, chez Lucy Huberty.
Lucy Huberty avait remplacé Jean Moreau au bureau de la Ruche culturelle et libertaire fondée en décembre 1958 et regroupant les artistes et écrivains libertaires.
:Lucie Elisa Huberty est décédée à Reims le 24 juillet 1995.