Rodolphe Kahn appartint à la commission exécutive de la Fédération républicaine du Rhône — composée d’originaires de ce département habitant Paris — solidaire de la Commune de Paris.
Réfugié en Suisse, il reconstitua en février 1876, avec l’aide d’un jeune typographe allemand, August Reinsdorf, la section de Lausanne de l’Internationale qui adhéra à la Fédération jurassienne. Il fut détenu pendant cinq jours avec Reinsdorf sur dénonciation d’un patron tailleur, pour attentat à la liberté du travail, injures et menaces. Le 25 juin 1876, il prit la parole à Lausanne dans une assemblée de protestation, avec Paul Brousse, Joukovski*, Chevillard et Reinsdorf. Le 31 juillet, il fut condamné à une amende de 20 francs et expulsé du canton de Vaud.
Etabli à Genève, il fut délégué au congrès jurassien de La Chaux-de-Fonds (6-7 août 1876) puis délégué par la section d’études et de propagande de langue allemande de Lausanne au 8e Congrès général de l’AIT qui se tint à Berne du 26 au 29 octobre 1876. Il fut un des quatre secrétaires et participa à diverses commissions.
En 1877, avec Joukovski et Ralli, il forma le projet de lancer à Genève un périodique dont Kropotkine se méfiait : « C’est une machine dirigée, en Suisse, contre le Bulletin, en France contre nos amis… je leur refuse catégoriquement et par lettre tout concours », écrivit-il à Brousse. Kahn était toutefois présent au congrès de la Fédération jurassienne en 1878, où il polémiqua avec Brousse sur le vote, estimant « que l’élection de Blanqui ne produirait pas plus d’effet qu’il n’en résulta de la candidature analogue de Raspail sous la seconde république… Il croit que l’emploi d’une tactique nouvelle mérite qu’on l’étude avec soin avant de la réaliser ».
En novembre 1880, Kahn, qui demeurait alors 6 Cité du Waux Hall, fut délégué au congrès national du Havre par les Cercles d’études sociales des Ve, VIe et XIIIe arr. de Paris, et par l’Alliance des groupes socialistes révolutionnaires (voir Jeallot). Il s’y prononça pour le communisme libertaire contre les collectivistes. C’est lui qui, selon Jean Grave, rédigea l’année suivante La Question électorale, brochure de propagande pour la « grève des électeurs » publiée par l’Alliance.
Le 1er février 1881, aux cotés notamment de Louise Michel, Jeallot et Émile Gautier, il fut l’un des orateurs de la réunion organisée par le Cercle socialiste révolutionnaire anarchiste des Ve et XIIIe arrondissements organisée devant 600 personnes environ au Vieux Chêne rue Mouffetard.
En mars 1894 il fut inscrit au Fichier Bertillon où il était qualifié de courtier en commerce. On perd ensuite sa trace, mais il continua de correspondre avec Jacques Gross jusqu’à la fin du siècle.
Il s’agit sans doute du Raoul, Rodolphe Kahn signalé par la police comme habitant à l’automne 1893 au 170 rue Saint-Antoine à Paris.