Commerçant à Paris, Jules Perrier participa à l’agitation républicaine et combattit pendant la Commune comme capitaine de la Garde nationale. Il réussit à échapper aux troupes versaillaises et se réfugia en Suisse en août 1871, où il s’établit comme marchand d’étoffes. Il fut condamné par contumace en 1874 à la déportation.
A Genève, il fréquenta les autres proscrits et des anarchistes espagnols sans participer activement à leurs activités. « Bien connu » comme Perron pour venir en aide aux anarchistes dans le besoin, tous deux, selon la police, auraient fourni en 1890 à Weill, Bernard, Petraroja, Stoianoff et Galleani les moyens d’organiser des réunions.
Bibliophile, il collectionna des milliers de livres, de brochures et de journaux révolutionnaires, des photos et quelque 1500 caricatures politiques des années 1870-1880, qu’il légua à la Bibliothèque de Genève. Conservée dans le plus grand désordre, la collection a été passablement dispersée, mais elle avait toutefois été montrée lors de plusieurs expositions.
« C’était un vieil homme ombrageux et malade qui vivait d’avoir connu Élisée Reclus, Félix Pyat et Gambon. Leurs portraits ornaient sa boutique, où il attendait une clientèle boudeuse, en dressant le catalogue de ses livres et de ses reliques ». (Lucien Descaves)
Jules Perrier est décédé à Genève le 19 novembre 1904.
Ses tableaux ont été légués à l’île de Ré pour qu’elle ouvre un musée dans sa maison natale, mais ils ont suscité peu d’intérêt et ont fini par être vendus ainsi que la maison, en 1952.