Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

HINCELIN, Auguste, Emmanuel

Né à Genève en 1870 ou 1871 — France — Guyane
Article mis en ligne le 23 janvier 2014
dernière modification le 12 juillet 2024

par ps

Partisan de la reprise individuelle, Auguste Hincelin avait été condamné à de nombreuses reprises pour vols, outrages à magistrat et vagabondage. Lors d’une nouvelle instruction le 29 juillet 1892, il refusa de donner son état civil et déclara « J’ai assez de votre justice et je ne vous reconnais pas le droit de me juger : je n’ai été que trop victime de votre sale comédie ». Poursuivi pour injures envers un magistrat il écopa de 2 ans de prison. Puis toujours en 1892 il fut condamné à 8 ans de travaux forcés par la Cour d’assises de la Gironde. Il s’était déclaré anarchiste lors de son procès.

Envoyé en Guyane où il eut le matricule 25722 et était arrivé dans le même convoi que Simon, Lepiez et Paridaën, il fut envoyé à Saint-Joseph où à plusieurs reprises il rencontra Clément Duval qui écrivit à son propos : « Il était intelligent, comprenait très bien les idées libertaires qu’avait commencé à lui enseigner Liard-Courtois, son premier professeur. Il nous parlait souvent de lui, et dans des termes me donnant le désir de connaître ce cammarade, de lui serrer cordialement les mains ».

Hincelin fut arrêté lors de la révolte des forçats anarchistes des 22 et 23 octobre 1894 à l’île Saint-Joseph, mais fut finalement acquitté lors du procès au tribunal maritime. Pour refus de travailler et d’obéissance, maladie simulée… il cumula 120 jours de cellule et de cachot sur un même semestre ce qui lui valut d’être classé incorrigible pendant un an au chantier de Charvein avant d’être réintégré à l’Ile du Salut. Il fut relégué en 1900 à la fin de sa peine. Il vivait encore à Cayenne en 1921.