Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

BOUYÉ Henri

Né le 18 octobre 1912 à Mornac-sur-Sendre (Charente-Inférieure) — mort le 10 septembre 1999 — Fleuriste ; paysagiste — FAF- FA — UFA — CGT — CNTF — Paris
Article mis en ligne le 13 décembre 2006
dernière modification le 1er novembre 2024

par R.D.

Henri Bouyé, qui demeurait 31 bis Boulevard Saint-Martin, fut en 1939 trésorier de la Fédération anarchiste de langue française (FAF) née d’une scission de l’Union anarchiste et qui s’était constituée lors d’un congrès tenu à Toulouse les 15 et 16 août 1936 et dont le journal Terre libre créé en 1934 en fut l’organe à partir de février 1937. La FAF dont le secrétaire était Robert Royo et le trésorier adjoint Marcel Bligand, avait son siège 12 cité Dupetit-Thouars et regroupait, selon la police, un demi-millier d’adhérents.

Henri Bouyé

Pendant la seconde guerre mondiale il regroupait des camarades de la région parisienne et tenait des réunions clandestines au siège du syndicat des fleuristes de la CGT et dans le petit magasin de fleuriste qu’il tenait près de la République : « fin 1942 début 1943, dans la clandestinité fut envisagée la réorganisation du mouvement anarchiste français. C’est à cette époque que nous parvîmmes à être équipés pour fournir de faux papiers… je circulais depuis peu sous un faux nom, André Deval, profession postier ; en fin 1943 je dus à nouveau changer d’état civil et je devins André Vigne, profession monteur électricien. »Au début de l’été 1943, sous la forme d’une ballade champêtre en forêt de Montmorency une première rencontre à laquelle participaient trente à trente cinq camarades, peut être plus… parmi lesquels Georges Vincey, Rachel Lantier, Émile Babouot… et des camarades de banlieue (Saint-Denis, Juvisy, Brétigny-sur-Orge, Arcueil, Palaiseau, Saint-Maur…) était organisée. Pour parer à toute surprise (intervention policière toujours possible), nous avions fait imprimer des cartes d’adhésion à une association fantôme — La Vie au grand air, foyer naturiste- dont chacun de nous était porteur et qui aurait pu tendre à prouver, s’il en avait été besoin, qu’il ne s’agissait pas d’un quelconque rassemblement, mais simplement de naturistes en promenade. » Le 14 janvier 1944 il participait avec L. Laurent et Émile Babouot à une réunion clandestine des agents de change de Paris en vue de reconstituer le mouvement syndical. Dès le 15 janvier 1944 une déclaration de principes était adoptée et des tracts et affiches placardées dans la région parisienne et plusieurs numéros d’un bulletin intérieur Le Lien étaient diffusés. A partir de février H. Bouyé voyageait dans toute la zone dite libre et sous une fausse identité pour tenter de reconstituer le mouvement libertaire : Toulouse (rencontre avec A. Arru, Tricheux…), Nîmes (avec Léopold Gros), Narbonne (avec Esteve), Villeneuve-sur-Lot (avec François Deluret), Tarbes, Marseille (avec Voline), etc. C’est ce regroupement qui était à l’origine de la publication du Manifeste de la Fédération Libertaire Unifiée tiré à 4000 exemplaires (reproduit in Bulletin du CIRA, n°23-25). Fin juillet 1944, pendant les combats de la libération à Paris, un tract et une affiche intitulés Retour à la liberté et signés “Fédération anarchiste” étaient diffusés. Le 27 décembre 1944 reparaissait le n°1 du Libertaire et la Fédération Anarchiste, dont il était un des principaux animateurs, était reconstituée. En 1946 il appuyait la constitution de la CNTF. En décembre 1946 lors du congrès de Dijon, Henri Bouyé quittait le secrétariat de la FA où il était remplacé par Georges Fontenis. Il était délégué au 2e Congrès de la CNTF tenu à Toulouse les 24-26 septembre 1948.

En 1948 il collabora également, avec notamment Renée Lamberet et B. Pou, à la Commission d’aide aux antifascistes bulgares.

Lors de la scission de 1953 il refusa de choisir entre la Fédération Communiste Libertaire (FCL) et la nouvelle FA reconstituée autour de Maurice Joyeux mais à laquelle il finit par se rallier.

Il était en 1949 membre du syndicat CNTF des employés de Paris, collaborait au Combat syndicaliste et habitait 86 avenue de la République (Paris 11). Au congrès tenu à Marseille les 5-7 juin 1954, il avait été élu au bureau confédéral de la CNTF comme secrétaire aux relations internationales (le secrétaire était Y. Prigent).

Il créa en 1967, l’Union fédérale anarchiste (UFA) laquelle fit reparaître Le Libertaire dont le n° 1 sortit en janvier 1968 et paraitra jusqu’à mars 1972 (10 numéros).

Henri Bouyé était plutôt le partisan d’un anarchisme humaniste. Il était à la fin de sa vie membre du groupe FA du Val-de-Loire en Touraine où il avait pris sa retraite et où il est décédé le 10 septembre 1999.


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