Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

BEAULATON Raymond “SOURIANT”

Né le 12 octobre 1912 à Argences (Calvados) — mort le 24 octobre 1994 — Ouvrier ajusteur — FA — AOA — SIA — CGT — CNTF(FTR) — Paris 18 & Le Mans (Sarthe)
Article mis en ligne le 20 novembre 2006
dernière modification le 1er novembre 2024

par R.D.
R. Beaulaton (1960)

Fils et petits-fils de militants socialistes, Raymond Beaulaton fréquenta dès l’âge de huit ans les Amis de l’Enfance ouvrière, puis le groupe des amis de La Patrie humaine. Ouvrier ajusteur, il adhéra au mouvement syndical en 1937 et participa aux activités de soutien à la Révolution espagnole.
Il fonda le 12 juillet 1940 un des premiers groupes de “résistance antinazi” de l’ouest qui éditait des tracts antifascistes et aidait à l’évasion de prisonniers (politiques et de guerre). Pendant cette période il était agent d’assurances et militait à la CGT clandestine, et à travers plusieurs réseaux (Libération Nord en 1941, CND Castille en 1942) participait à des actions de Résistance.
A la libération Raymond Beaulaton Souriant militait à la minorité anarcho-syndicaliste de la CGT dont il était exclu pour indisciplineaprès être entré àla SNCF en février 1945. Il participait à la même époque à la constitution du groupe de Chateau-du-Loir de la Fédération Anarchiste et dont faisaient également partie Henri Bagatskoff et Jean Boyer. En juillet 1947 il était muté à Paris où il demeurait 4 rue de la Providence (Paris 18), et fut un des fondateurs de la Confédération nationale du travail (CNT) en 1947. Il assurait le secrétariat général de la Fédération des Travailleurs du Rail (FTR) et de l’Internationale des Travailleurs du Rail dont il avait été nommé membre de la Commission provisoire de relations avec l’espagnol Salvador Lopez et le belge Georges Simon lors d’une réunion de cheminots tenue à Paris le 16 mai 1948.

Délégué du syndicat du rail de la Région parisienne (Paris Austerlitz, Paris ouest rive droite, Vitry, Persan Beaumont, La Chapelle et Paris ouest rive gauche) les 24-26 septembre 1948 au 2° Congrès de la CNTF à Toulouse, il a été également délégué au 2° Congrès de la FTR qui s’est tenu le 28 septembre 1948 à Toulouse, où, bien que démissionnaire de la Commission administrative, il avait été rééélu à la nouvelle commission de trente membres. Membre du Comité national de la FTR, il était élu secrétaire général de la FTR en octobre 1948 : le bureau était alors composé de Roger et Jean Lavigne, Daniel Busset, Fernand Robert, Henri Pillerault et Julien Mercereau.
Il assurait également le secrétariat du syndicat FTR de Paris Ouest Rive droite et collaborait régulièrement aux divers bulletins cheminots de la CNT : Cri Du Cheminot (au moins 11 n° de 1947 à avril 1949), suivi par Rail CNT(au moins 2 n° en 1949) et une série du Rail enchaîné(au moins 14 n° entre décembre 1944 et 1952). En 1951 il était facteur à la gare du Mans-Triage et était un des responsables du bulletin Le Rail Enchainé ainsi que le secrétaire du groupe du Mans de la FA. Lors d’un Comité confédéral le 29 janvier 1950 Beaulaton était exclu de la CNT avec les autres responsables de la FTR — Fernand Robert, Pillerault et Regnault pour ne avoir respecté la décision du congrès confédéral de ne plus participer au Cartel d’action d’unité syndicaliste. Beaucoup de militants de la FTR suivaient alors leurs responsables qui fondaient ultérieurement l’Alliance syndicale des cheminots anarchistes (ASCA) avec pour organe Le Rail enchaîné (n°1, avril 1953 à n°11, juin 1954). Ils étaient alors appuyés dans leur démarche par des regroupements analogues : l’Alliance anarchiste des PTT et l’Alliance syndicale anarchiste de la RATP.

Cri du cheminot

Membre de la Fédération anarchiste (quai de Valmy) depuis la reconstitution en 1944, Beaulaton appartenait au regroupement l’Entente anarchiste, créée en juin 1952, il avait participé avec sa compagne au congrès de refondation de la Fédération Anarchiste tenu les 25-27 décembre 1953 à la salle de la rue Mercadet (congrès faisant suite à la prise de contrôle de l’ancienne FA devenue FCL par Georges Fontenis). Il demeurait à cette époque 51 rue de Ruandin au Mans. En 1956 il était le secrétaire aux relations intérieures de la FA du Comité de relations dont la secrétaire était alors Pierette Martinez et le trésorier Clément Fournier. R. Beaulaton fut, le 25 novembre 1956 à Bruxelles, un des créateurs de l’Alliance ouvrière anarchiste (AOA), expression de langue française du Mouvement anarchiste international, se voulant un « instrument de liaison, d’information et de coordination” […] “des individualités et des groupes locaux, régionaux et affinitaires qui gardent leur complète liberté d’action et une autonomie complète ». Il fut alors responsable de l’organe de l’AOA L’Anarchie (plus de 130 numéros du 1er août 1957 à 199 ?) dont le trésorier était Jean Perrin.

Entre 1955 et 1967 des militants de l’AOA publieront une vingtaine de numéros d’une nouvelle série du Rail enchaîné.

Au début des années 197 il était le secrétaire pour la Sarthe de la Solidarité international antifasciste (SIA) dont le trésorier régional était Georges Crinière.

A partir des années 1980, le bulletin de l’AOA, L’Anarchie publiait régulièrement des publicités et des textes de négationnistes notoires.

Raymond Beaulaton est décédé le 20 octobre 1994 à Saint-Avertin (Indre-et-Loire).


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