Dictionnaire international des militants anarchistes
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GREENBERG, Bronka
Née à Varsovie en 1914 - Ouvrière du textile - Varsovie – Russie – Paris – Australie – New York (USA)
Article mis en ligne le 10 janvier 2011
dernière modification le 27 octobre 2023

par R.D.

Née dans une famille juive aisée de Varsovie, Bronka Greenberg avait suivi les cours de l’école de filles Poznarova, l’un des plus vieux collèges juifs de la ville. C’est là qu’elle qu’en 1931 elle fut invitée par une autre collégienne anarchiste à assiter à une conférence clandestine pour célébrer le dixième anniversaire de la mort de Kropotkine. Suite à une dénociation, la police intervint et arrêta les 150 participants à la conférence, dont Bronka qui resta deux ou trois jours en prison. Ce fut son premier contact avec l’anarchisme, mais dès sa libération, elle adhéra à un groupe anarchiste qui comptait une quarantaine de membres, tous juifs et la plupart étudiants.

Ce groupe, qui, pour des raisons de sécurité et à cause de la très grande répression dont étaient l’objet les anarchistes, n’avait pas de contact avec les autres groupes anarchistes. Bronka Greenberg fut chargée de s’occuper du journal clandestin mensuel Walka (La Lutte) qui était imprimé à quelques centaines d’exemplaires et en une seule fois sur une petite presse cachée dans un appartement loué à cet effet. Elle était aidée dans cette tâche par Janka Weisberg, Rachela Rubinstein, et Henek Kalinski.

En 1934 (ou 1935), après avoir préparé l’impression de matériel pour la manifestation du 1er mai, Bronka Greenberg était arrêtée en rentrant chez elle avec Rachela Rubinstein puis conduite au commissariat où se trouvait déjà l’ensemble des membres du groupe. Après six ou sept mois de prison préventive elle était ralâchée contre une caution, puis, lors du procès était condamnée à trois ans de prison. En prison elle fut internée avec des communistes, dont à certaines, elle apprit à lire et écrire, et participa également à un mouvement de priotestation contre la non distribution des paquets aux prisonnières, qui lui valut deux mois de cachot. Bénéficiant d’une amnistie quelques mois plus tard elle fut libérée avec l’ensemble de ses compagnons. Toutefois on lui avait retiré son passeport et l’avait privé de ses droits civiques.

Au moment de la guerre d’Espagne, elle participa à une nouvelle édition du journal Walka qui publia de nombreuses informations sur la révolution grâce à une camarade du groupe, Franka, qui était partie en Espagne pour travailler dans une radio (Radio CNT-FAI ?).

Lors de la Seconde Guerre mondiale et après la constitution du ghetto de Varsovie par les Allemands, Bronka et sa sœur parvenaient à quitter la ville et partaient en URSS où elles allaient d’abord vivre dans la région de Minsk. Tandis ques sa sœur rentrait ensuite en Pologne –où elle sera tuée – Bronka et son mari étaient arrêtés par les autorités soviétiques et déportés en Sibérie dans un camp de travail où ils furent utilisés comme bûcherons.

Ce n’est qu’au printemps 1943, à la suite d’accords entre le gouvernement polonais en exil et l’URSS, que le couple fut libéré. Avec mille difficultés ils parvenaient ensuite à gagner le Kazakstan puis, après avoir travaillé un an en usine, Samarkand d’où en 1946 ils furent rapatriés en Pologne. Bronka, dont toute la famille avait péri dans la Shoah, décidait alors d’émigrer avec son mari. Tous deux entraient clandestinement en Allemagne, où ils furent internés dans un camp de personnes déplacées, puis gagnaiient Paris où ils allaient rester quatre ans avant d’émigrer en Australie. Ils allaient y passer douze difficiles années avant d’émigrer une nouvelle fois pour les États-Unis. Ele y travailla jusqu’à sa retraite dans des usines ou coopératives de textile.


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