Dictionnaire international des militants anarchistes
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BOUVET, Gustave, Charles, Joseph “JUVÉNIS”
Né à Angers (Maine-et-Loire) le 4 décembre 1898 - Ouvrier peintre ; graveur - Paris & Angers (Maine-et-Loire)
Article mis en ligne le 5 décembre 2006
dernière modification le 7 septembre 2023

par R.D.

Militant anarchiste Gustave Bouvet dit Juvenis avait été élevé à Angers par ses tantes. Il alla à Paris et devint apprenti graveur puis retourna à Angers où il travailla comme ouvrier peintre en usine. Au début des années 1900 il serait allé à Bascon pour voir les résultats obtenus par la colonie individualiste et végétalienne établie par G. Butaud (voir ce nom). Revenu à Paris en 1913, il habitait chez ses parents au 31 rue Ramponneau et était membre, semble-t-il, du groupe Les originaires de l’Anjou dont Grimbert était le secrétaire et Guichard le trésorier.

Ajourné de service militaire en 1917, 1919 et 1920, pour abcès facial, il travaillait alors 32 rue Ramponneau, à la Société générale de vannerie où son père Gustave, René (né à Angers le 29 septembre 1874) était employé comme puvrier vannier. Dès leur formation en juin 1919, Il participait aux réunions de la Fédération des jeunesse anarchistes au 49 rue de Bretagne et, avec son père Gustave René (né à Angers le 29 septembre 1874, ouvrier vannier) à celles de La Belleviloise. Le 5 mars 1920 il avait été nommé secrétaire du groupe Ni Dieu ni maître des Jeunesses anarchistes où il avait remplacé Havane nommé secrétaire de la Fédération anarchiste. Il collaborait à la même époque au Libertaire sous le pseudonyme de Juvenis et participait à la reconstitution du groupe par la chanson La Gerbe dont le secrétaire en janvier 1920 était Léon Louis.

Il a été le gérant des 3 premiers numéros de La Jeunesse anarchiste, (Bagnolet puis Paris, n° 1, 15 mars 1921 ; n° 11 et dernier 15 mars 1922), organe de la Fédération des Jeunesses anarchistes dont le secrétaire était André Leroy, et dont il assura lui même, vers 1922, le secrétariat. Il avait été ensuite remplacé, lors de son incarcération, à la gérance du journal par René Barril : pour avoir inséré dans le n°2 du journal un tract intitulé “Aux Jeunes soldats” puis pour l’avoir ensuite affiché, il avait été arrêté, incarcéré à la Santé et condamné le 23 juin 1921 à quatre mois de prison ; pour apposition de ce tract sur les murs de Paris il fut condamné le 30 juin à six mois supplémentaires. Lors de l’audience, il avait fait une déclaration se terminant en ces termes : “Soyez donc assurés que notre propagande continuer son oeuvre sans nom. Vous pourrez juge, magistrats, gouvernants, avoir à votre solde de écrivains mercenaires coupables de parler d’après vos commandements et de se taire selon vos ordres, mais vous n’empêcherez jamais les anarchistes de s’exprimer dans leur presse, leurs discours et leurs affiches et de crier, face à l’iniquité de votre régime corrompu : A bas la guerre ! A bas le militarisme ! Vive l’anarchie !” (cf. Le Libertaire, 8 juillet 1921).

Il aurait par la suite été le fondateur du bulletin La Libre discussion (non répertorié par Bianco) publié en 1922 par la Jeunesse anarchiste de Bagnolet.

Le 14 juillet 1922, G. Bouvet tira deux coups de feu tandis que défilait avenue des Champs-Élysées le cortège présidentiel, retour de la revue. Condamné le 8 janvier 1923 à cinq ans de travaux forcés et dix ans d’interdiction de séjour, peine qu’il avait accueilli aux cris de A bas la guerre ! Vive l"anarchie !, il avait déclaré lors du procès : "Je n’ai pas voulu tuer, mon intention était d’attirer l’attention des foules sur les dangers de la guerre entretenus par les gouvernants. Je n’ai pas voulu tuer, car en admettant Poincarré supprimé, il aurit été remplacé dès le lendemain par un autre gouvernant et mon geste n’aurait en rien servi la cause de mon idéal" (cf. Le Libertaire, 19 janvier 1923). La peine fut ensuite commuée en celle de réclusion.
En août 1924, André Coilomer appelait dans Le Libertaire quotidien à sa libération. Début novembre le journal informait qu’il venait d’être transféré à l’infirmerie de la prison de Fontevrault, miné par la tuberculose et l’un de sesbras paralysé (cf. Le Libertaire, 5 novembre 1924). Ce même mois de novembre il bénéficiait d’une remise de peine de 6 mois.

Il fut libéré en janvier 1925 (cf. Le Libertaire, 6 février 1925). Il était alors dans un état déplorable - étant paralysé d’un coté - et Le Libertaire ouvrait une souscription en sa faveur.


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