Dictionnaire international des militants anarchistes
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BOUDOT Édouard, Eugène
Né à Rennes (Ille-et-Vilaine) le 23 mai 1886 - mort le 21 février 1974 - Dessinateur - FCA - FCAR - UAC - Paris - Londres - Saint-Denis
Article mis en ligne le 3 décembre 2006
dernière modification le 10 septembre 2023

par R.D.

Edouard Boudot travaillait comme ingénieur à l’Union de l’electricité et était membre de Fédération Communiste Anarchiste (FCA) dont en juillet 1912 il avait été nommé secrétaire avec Lecoin en remplacement d’Eugène Martin. Il avait été en août 1912 l’un des fondateurs de la revue Le Mouvement Anarchiste (Paris, n°1 août 1912 à n°6/7 janvier 1913) dont la rédaction était formée de Donet, Henry Combes et Emmanuel Besson et dont le gérant était Georges Durupt puis Pierre Ruff.

Le 11 juillet 1912, aux cotés de J. Bonafous, André Mournaud et Pierre Martin il présida le meeting contre la loi Millerand tenu par la FCA à la Maison commune (3e arr.).

Secrétaire de l’école de propagande créée en octobre 1912, Boudot, sournommé selon la police “le professeur d’énérgie” devint secrétaire par intérim avec H. Combes de la FCA lorsque Lecoin fut arrêté le 21 novembre suivant. Il fut condamné à plusieurs reprises.

Le 12 novembre, lors du meeting de la FCA "Si la guerre éclate, ce que nous ferons", il avait notamment appelé ouvertement au sabotage de la mobilisation, déclarant : “Pour accomplir ces différentes opérations, conclut-il, il ne faudra agir que par groupes d’amis se connaissant de longue date, et se méfier des mouchards qui pullulent surtout dans les organisations centralisées. » À la question, venue de la salle : « Que ferez-vous si les Allemands ne sabotent pas leur propre mobilisation ? » Boudot répondit en substance que l’invasion du territoire français ne le concernait pas, et qu’il se moquait d’être français ou allemand. A la suite der ce discours, une perquisition fut effectuée au siège de la FCA (Foyer populaire de Belleville) et Boudot, qui avait été remplacé au secrétariat par Collange, quitta la France pour quelque temps.

Il fut ensuite avec Eugène Jacquemin et Edouard Sené membre de la rédaction du journal Le Réveil anarchiste ouvrier (Les Lilas) qui publiera 14 numéros (du 15 novembre 1912 au 1er décembre 1913) et cessera de paraître suite à l’arrestation de son gérant. Le journal reparaîtra sous le titre Le Réveil anarchiste (Les Lilas, n°1, 1er avril) n°3, 1er mai 1914 ; Boudot y collaborait toujours et le gérant en était Charles Bedouet. Il était également membre du Foyer populaire de Belleville dont les responsables étaient Vigneau et la demoiselle Boudet et du groupe anarchiste du XVIIe arrondissement adhérent à la Fédération communiste anarchiste révolutionnaire (FCAR) et dont le secrétaire était Vigneau.

S’agit il du Boudot qui en 1914 était membre du groupe anarchiste de Clichy dont le secrétaire était Kléamer ?

Inscrit au Carnet B, Boudot rejoignit Londres en août 1914 lors du déclenchement de la première guerre mondiale. Avec Combes, il fut le signataire, en février 1915, d’un manifeste contre la guerre (L’Internationale anarchiste et la guerre) et fut condamné en France à 5 ans de prison pour sabotage de la mobilisation et insoumission.

Édouard Boudot revint d’Angleterre en 1922 et s’installa 44, rue Gutenberg à Paris, mais ne reprit pas contact avec le mouvement anarchiste. Il fut embauché à la Société des engins de levage, 47, rue Miromesnil.

Pour son insoumission durant la Grande Guerre, il fut convoqué le 23 mai 1923 par le 2e conseil de guerre, qui le laissa en liberté provisoire sous réserve de se présenter à toute convocation. En juin 1923 il s’installa 12, rue du Val, à Meudon, puis en 1924 il s’installa 1, rue de l’Avenir, à Saint-Denis. Il était alors ingénieur à l’Union de l’électricité, 3, rue de Messine à Paris.

Le 8 janvier 1927, il assista à l’assemblée générale de l’Union anarchiste communiste, tenue 163, bd de l’Hôpital à Paris 13e. Il semble qu’il y promit de collaborer à nouveau au Libertaire et se mit à fréquenter ensuite par intermittence le groupe UAC de Saint-Denis. Mais suite à des dissentiments avec les militants dionysiens, il cessa définitivement de militer.

Edouard Boudot est décédé à Paris le 21 février 1974.


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