Dictionnaire international des militants anarchistes
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PEACHE, René [HOARAU, Pierre, dit]
Né vers 1891 à Entre-deux-Iles (Ile de la Réunion) - Ouvrier agricole ; plombier - CGT - Paris
Article mis en ligne le 16 décembre 2008
dernière modification le 7 septembre 2023

par R.D.

Pierre Hoarau, mobilisé comme infirmier, avait été blessé au front en 1916, puis avait été réformé. Il s’installa alors à Paris où il demeurait 6 rue des Lyonnais (5e arr.) et travaillait comme plombier puis, semble-t-il, dans un magasin d’automobiles.

Lié à Louis Raffin Loréal, et sous le nom de René Péache, il participa au groupe libertaire par la chanson La Gerbe fondé le 22 mai 1918 autour de Loréal lors d’une réunion tenue à la Maison des syndiqués, 117 Boulevard de l’Hôpital. Il fut l’auteur de diverses chansons dont, avec Loréal, de la rapsodie antimilitariste Fermez vos gueules :

… Vous qui par vos canons rêvez de gueules immenses // qui matez les cerveaux de vos hideux engins// Qui prenez nos enfants pour la putain de France// Les amants aux frangins et aux soeurs les frangins // Vous qui saignez, vampires, ce vieux Jacques Bonhomme// Vous tous gavés, repus, vous maudits qui sait comme // Sabreurs qui portez au blason un moulte champ de gueules// Fermez vos gueules //

"Vous tous mercenaires des armes cannibales // Qui de près, qui de loin, travaillez pour la mort // Vous tous les engrenés des féroces cabales// Qui dès combats livrés n’avez pas de remords // Vous qui vous justifiez des drapeaux, des patries // Vous armées sanguinaires par la raison flétries// Féroces productrices de deuils et de linceuls// Fermez vos gueules…

En août 1918, suite à une réunion aux Jeunesses syndicalistes de Paris 11e et 12e, tenue à l’occasion du départ de la classe 1920, et sur mandat du juge d’instruction, il fut l’objet d’une perquisition, arrêté avec L. Raffin Loréal et l’ espagnol Pablo Ruiz de Galarreta Eusebio Bracons, et fut condamné le 11 septembre par la 15e chambre correctionnelle à deux ans de prison et 200 francs d’amende, tandis que Raffin était condamné à un an de prison et 100 francs d’amende et que Ruiz de Galarreta était expulsé. Les deux militants évaient été défendus par Maitre Maurange l’avocat du Comité de Défense sociale (CDS). Pierre Hoarau fut détenu à Fresnes, puis en Maison centrale, jusqu’en mai 1919.

Bénéficiant d’une libération anticipée, il participa le 19 novembre à une réunion du CDS afin d’organiser un meeting en faveur de l’amnistie des mutins de 1917, des mutins de la mer noire et des pacifistes. Lors du meeting qui se tint le 14 décembre 1919 à la Maison des fédérations (33 rue de la Grange-aux-Belles), Pierre Hoarau Péache y prit la parole au nom des Jeunesses syndicalistes et des Jeunesses anarchistes. Il demeurait alors 69 rue de Belleville et était le responsable du groupe des Jeunesses anarchistes du 17e et 18e arrondissements, adhérent à la Fédération des Jeunesses Anarchistes. Il était également l’un des animateurs du Comité d’action des jeunesses anarchistes et syndicalistes (CAJAS) qui se réunissait chaque jeudi à la Maison commune de la rue de Bretagne.

En janvier 1920, avec notamment Oupiter, Havane et Léon Louis, il participait au local du 34 rue Henri Chevreau à la reconstitution du groupe La Gerbe dont Léon Louis avait été nommé secrétaire en remplacement de Loréal considéré comme démissionnaire.

Au printemps 1920 il fut une nouvelle fois arrêté et incarcéré à la 12e Division de la prison de la Santé (cellule 25). Il avait été dénoncé par un cambrioleur nommé Pierret lors de l’arrestation de ce dernier en flagrant délit dans une bijouterie, Selon Le Libertaire, il s’agissait d’une machination policière pour éliminer Peache. Le 7 juin 1920, suite à la publication d’un tract antimilitariste, il fut poursuivi avec Loréal et E. Mouche et fut condamné à 18 mois de prison et 1500 francs d’amende, peine confirmée en appel. Il fut interné à Clairvaux au régime de droit commun.

Lors du congrès de la Fédération CGT du bâtiment, tenu à Dijon du 16 au 21 mai 1921, où la tendance révolutionnaire obtint la majorité, il fut élu comme mebre suppléant de la commission exécutive.


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