Dictionnaire international des militants anarchistes
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GEROMBOU, Gérard
Né à Ensival ou Dison (commune de Verviers, pr. Liège, arr. Verviers) le 1rt novembre 1846 - mort vers 1925 - Tondeur de laine puis cafetier - AIT - Verviers (Belgique) - Buenos Aires (Argentine)
Article mis en ligne le 19 juillet 2007
dernière modification le 3 avril 2024

par Marianne Enckell, R.D.

On sait si peu de chose sur ce militant qu’on ne sait même pas très bien comment s’écrit son nom : on trouve aussi Géromboux, Géromboux, Gérombeau, etc. Mais les documents contemporains (des correspondances sont conservées à l’IISG d’Amsterdam) donnent toujours l’orthographe Gérombou.

Membre de l’Internationale à Verviers, il participa aux congrès belges depuis 1871. En 1873, il ouvrit un café à Hodimont (commune de Verviers, pr. Liège). En septembre 1875, il était secrétaire correspondant du Conseil régional belge de l’AIT et domicilié rue de la Grappe 11 à Hardimont-lès-Verviers. Dans une lettre du 10 novembre 1875 (citée par James Guillaume), Malon parle de “mes excellents amis Pierre Bastin, Gérard Gérombou et Mme Gérombou [née Marie Delgoffe, militante de la section des femmes], qui sont véritablement charmants”.

Le 1er novembre 1876, il constituait avec Émile Piette et d’autres le Cercle L’Etincelle, faisant scission avec la tendance de César De Paepe. Il fut aussi délégué au congrès international de l’AIT à Verviers, 6-8 septembre 1877, où il fit partie d’abord de la commission de vérification des mandats, puis du bureau ; c’est là qu’il proposa une motion de solidarité « avec Bénévent, Berne et Saint-Pétersbourg », les exemples de propagande par le fait qu’avait mentionné ce même été le Bulletin de la Fédération jurassienne.
En correspondance avec la Fédération jurassienne, il collabora aussi à la revue Le Travailleur (Genève, 1877-1878, 4 numéros). En Belgique, il lança avec Pierre Bastin et Émile Piette le Cri du Peuple (Verviers, 1878-1879, 13 numéros) puis le titre qui suivit, La Persévérance (1880-1881, 14 numéros) où il signait Gérombeaux.

Le 1er novembre 1878 il fut le délégué de L’Etincelle au cogrès national de l’AIT tenu à Bruxelles.

Du 14 au 20 juillet 1881, il fut délégué au congrès anarchiste de Londres (voir Gustave Brocher) par le cercle L’Etincelle, par les groupes anarchistes d’Anvers et de Bruxelles, par les Cosmopolitains de Bruxelles et par le cercle l’Avenir de Verviers. Il y fut membre de la commission de rédaction d’un pacte fédéral, avec Herzig, Peukert, Figueras, Malatesta, Brocher et Minnie LeCompte. Mais ce texte, s’il exista jamais, n’eut aucune suite pratique.

En 1884 ou 1885, Gérombou émigra en Argentine avec Émile Piette et un ou plusieurs autres compagnons de Verviers. Ils s’essayèrent à fonder une colonie : « Ils avaient cultivé, fait de l’élevage et, alors même que le gouvernement leur avait fourni quelques facilités, ils étaient revenus à Buenos Ayres, n’ayant obtenu aucun résultat appréciable, tout en ayant fait de grands sacrifices, subi des privations, s’être acharnés à la besogne », raconte amèrement Alex Sadier.

En juillet 1888, une réunion commémorative des martyrs de Chicago fut organisée à Buenos Aires par le Club Internacional Socialista, le Circolo Operaio de Barracas et l’Etincelle de Verviers.

On ne trouve pas le nom de Gérombou dans l’hebdomadaire La Liberté de Buenos Aires, rédigé entre autres par son compagnon Émile Piette en 1893-1894. Son nom figure toutefois parmi les collaborateurs du Petit Anarchiste (Moucheroux, prov. de Liège, 1902, 2 numéros).

Par la suite, il semble qu’il cessa de militer activement, tout en restant en contact avec les compagnons.

Gérard Gerombou est décédé en Argentine vers 1925.


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