Dictionnaire international des militants anarchistes
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Y’en a pas un sur cent… et pourtant des milliers d’hommes et de femmes de par le monde, souvent persécutés, embastillés, goulagisés et parfois au prix de leurs vies, ont poursuivi leur chevauchée anonyme à la recherche d’un impossible rêve : un monde sans dieux ni maîtres.

SUREAU, Albert, Joseph “WILHELM”

Maçon — Paris
Article mis en ligne le 29 mai 2024
dernière modification le 13 septembre 2024

par R.D.

Albert Sureau qui demeurait en 1884 au 3 passage Tournus (XVe) — puis à l’été 1887 au 48 rue Cambronne — était membre du groupe du XVe Les Misérables. C’est lui qui en janvier 1885 avait proposé, pour le temps des élections, de changer le nom du groupe pour celui de Groupe anarchiste abstentionniste.

A l’été 1886 il était l’un des organisateurs avec notamment O. Jahn, E. Villaret, Robquin et Cardeillac, du groupe La Jeunesse anarchiste de la Rive gauche (ancien groupeLes Misérables). A l’automne 1886 il était domicilié 12 passage Miollis.

Il était signalé dans les réunions en 1887. En février 1887, suite à la condamnation à mort de Clément Duval, il fut soupçonné par la police de tenter avec un groupe de compagnons de trouver l’adresse du bourreau Deibler afin de l’assassiner.

A la fin des années 1880 il fut l’un des premiers adhérents de la Chambre syndicale des hommes de peine fondée par Leboucher et Louiche et dont en décembre 1887 il était le secrétaire de la 15e section. Selon Murjas, il avait pour pseudonyme Charles Willems » et il pourrait se confondre avec Vilhem ou Wilhelm (voir ces noms). A cette même époque il parti-cipait activement aux déménagements « à la cloche de bois » de la Ligue des antipropriétaires.

En juin 1887 il était membre de la rédaction de L’Avant-garde cosmopolite (8 numéros du 28 mai au 23 juillet) aux cotés de Coudry, Mouchertaud et de Landriot (voir ce nom) qui venait d’y remplacer E. Villaret. Début août, il avait annoncé la suspension provisoire du journal L’avant-garde cosmopolite, faute de fonds. Il était alors membre de La Jeunesse anarchiste du XVe arr.A la fin de l’automne 1887, il fut, semble-t-il, l’un des organisateurs de fêtes familiales et d’une tombola pour aider à la reparution de L’Avant-garde cosmopolite, pour laquelle avaient été émis 2500 cartes.

Le 20 décembre 1887 il fut l’un des organisateurs de la réunion tenue par Kropotkine à la salle Rivoli et à laquelle avaient participé environ 1500 personnes dont, selon la police « de nombreux russes et italiens » et dont les bénéfices devaient servir à la publication du journal « Le Ça ira. Kropotkine y avait notamment dénoncé les conditions de détention et l’exploitation des prisonniers, notamment à la prison de Clairvaux. A l’issue de cette réunion une collecte de 22,80 francs avait été faite au profit de Louise Michel gravement malade

Début janvier 1888 il avait participé au déménagement « à la cloche de bois », du local du groupe du XVe, 34 rue du Théâtre. Ce fut lui qui se chargea également de la location du local servant de bureau au Ça ira (près de la rue de Cléry ??) déclaré au propriétaire comme une librairie et où il fut décidé de ne laisser aucune lettre, aucune copie ou autre document compromettant suite au risque de descente de police. Le journal dont en janvier 1888 il avait été confirmé comme administrateur et qui devait paraitre en mars, s’appeler Terre et Liberté, dont le premier numéro devait sortir le 31 mars 1888, titre qui aurait été choisi lors d’une réunion le 20 janvier chez le père Rousseau (rue Saint-Martin) ; Sureau, Paillette et Albert avaient proposé comme titre L’Avant-garde tandis que Lucas, Moucheraud et Guillet avaient proposé Le Ça ira. C’est sous ce dernier titre et avec Constant Martin comme administrateur que le journal allait paraître du 27 mai 1888 au 13 janvier 1889 (10 numéros).

En janvier 1888 il avait proposé à plusieurs reprises d’organiser des manifestations à l’occasion des bals donnés à l’Hôtel de Ville de Paris et avait proposé d’éditer des affches à ce sujet. Ce même mois de janvier il était notamment signalé dans les réunions de l’éphémère groupe Les Gueux (voir Gouzien) dans le Ve arrondissement.

En février 1888, avec notamment Pennelier, il avait été l’organisateur d’une réunion qui devait se tenir avec le concours de Louise Michel pour protester contre les condamnations à mort de Cyvoct et Gallo, réunion qui se tint le 4 mars à la salle du commerce avec la participation de 600 à 700 personnes.

En mars 1888 il avait proposé la parution d’un nouvel organe L’Homme de peine (paru ? ou fusionné avec « Terre et liberté) dont il proposait de s’occuper avec Gallais.

Le 17 mars 1888 il fut l’organisateur d’une soirée familiale suivie d’une tombola au profit de Terre et Liberté (voir Portfolio).

Fin mars, il avait été arrêté et avait alors confier la correspondance et l’argent du journal à Tortelier chargé d’en assurer l’édition. Selon le compagnon Moucheraud, Sureau avait été avec Landriot l’organisateur de la réunion anti- boulangiste tenu le 25 mars salle Rivoli et à laquelle avaient entre autres participé les compagons Beluze, Bossier, Vulpat, Davenne, Denechère, Roux, Moreau, Pennelier, Roussel, Thomas et Fauvet entre autres, réunion destinée semble-t-il à récupérer des fonds pour le journal Terre et Liberté. Sureau, qui avat également utilisé le nom de Rochefort pour attirer du monde et qui avait omis de payer l’imprimeur des placards et de payer la location de la salle, s’était emparé de la recette (environ 300 francs) et l’avait partagé avec Montferrand dit Landriot afin de permettre à ce dernier d’émigrer en Amérique. Le 14 mai suivant il fut poursuivi avec Landriot, Moucheraud (détenu) et Lucas (prévenu libre) pour cette affaire de meeting : absent comme Landriot, il fut condamné comme lui par défaut à 6 mois de prison tandis que Moucheraut était condamné à 1 mois et Lucas semble-t-il mis hors de cause. A la sortie du Palais de justice Lucas affirma que Landriot était un mouchard à qui il « fallait casser les reins ».

A l’été 1889 Sureau annonça la reconstitution dans le XVe du groupe Les Misérables qui avait disparu fin 1884 lorsque Druelle (voir ce nom) avait été fortement suspecté d’être un mouchard.

Vers le printemps 1891, la police annonçait son retour d’Argentine avec Lapie qu’il avait connu à Buenos Aires. Il demeurait 42 rue des Entrepreneurs et sera détenu en mars.

S’agit-il du Albert Sureau qui, dans les années 1920, fut secrétaire du syndicat CGTU des ornementistes de la Seine et qui, en mai 1921 avait été le délegué du syndicat au congrès de la Fédération du bâtiment tenu à Dijon et où il défendit les thèses syndicalistes révolutionnaires ?


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